À quelques jours de l’élection présidentielle, le Cameroun fait face à une conjoncture inédite. Entre crispations politiques, attentes sociales et fragilité économique, le scrutin du 12 octobre s’annonce décisif pour l’avenir du pays.
Un climat sociopolitique sous tension
Le paysage politique camerounais reste dominé par la longévité du président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans. Cette continuité, loin de rassurer, alimente le débat sur la nécessité d’une transition démocratique. La crise anglophone, toujours non résolue, continue de provoquer violences et déplacements, tandis que la menace de Boko Haram dans l’Extrême-Nord pèse sur la sécurité nationale.
La défiance envers les institutions électorales est palpable : accusations de fraudes, exclusions de candidats et manipulations des listes alimentent la suspicion. L’opposition, fragmentée, peine à s’imposer comme une alternative crédible, alors que la société civile et la jeunesse réclament un changement profond. Face à ces aspirations, la réponse du pouvoir reste marquée par la volonté de contrôle et la répression des contestations.
Une économie vulnérable, des attentes sociales fortes
Malgré une croissance moyenne de 4 à 5 % ces dernières années, le Cameroun peine à transformer ce dynamisme en progrès social. Plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’inflation sur les produits de base atteint des sommets, et le chômage des jeunes reste massif. La suppression des subventions sur les carburants et la volatilité des prix mondiaux aggravent la précarité.
La corruption et la gouvernance défaillante freinent l’investissement et la confiance des partenaires internationaux. Les crises sécuritaires, qu’elles soient liées à la situation anglophone ou à Boko Haram, ont un coût humain et économique considérable, avec des milliers de déplacés internes et de réfugiés.
Un scrutin à forts enjeux
L’élection présidentielle de 2025 cristallise les espoirs de renouveau mais aussi les craintes d’une aggravation des crises. Un processus électoral pacifique et crédible pourrait renforcer la confiance des investisseurs et ouvrir la voie à des réformes structurelles. À l’inverse, des élections contestées ou entachées de violences risquent d’aggraver la défiance et d’isoler davantage le pays.
La gouvernance, la lutte contre la corruption et la réponse aux attentes de la jeunesse seront au cœur des défis de l’après-scrutin. Le Cameroun joue sa stabilité, sa cohésion sociale et son avenir économique.
Conclusion
Plus qu’un simple rendez-vous politique, l’élection présidentielle de 2025 sera un révélateur de la volonté collective de construire un avenir plus inclusif, plus juste et plus responsable. La transparence, l’inclusion et la responsabilité des acteurs politiques seront déterminantes pour écrire une nouvelle page de l’histoire nationale.