Il est impossible de se cacher derrière son petit doigt. Si l’UFDG est aussi isolée et affaiblie qu’on le prétend, pourquoi suspendre le parti et l’empêcher d’exercer librement ses activités ? Si Ousmane Gaoual Diallo se croit fort et majoritaire au sein du parti, pourquoi s’appuyer sur l’administration et recourir à la justice pour se faire entendre, alors qu’il n’avait qu’à mobiliser la base de l’UFDG qui, selon lui, serait avec lui ?
Chacun a suivi le déroulement du référendum et connaît la vérité sur ce qui s’est réellement passé : ni engouement populaire, encore moins une approbation du texte soumis au peuple. C’est pourquoi certains affichent depuis le soir du scrutin un profil bas, pendant que d’autres se savent disqualifiés par les résultats, eux qui avaient entretenu l’illusion de leur influence et trompé sur leur prétendu ancrage populaire.
El Hadj Cellou Dalein Diallo prône certes la réconciliation dans sa démarche politique, mais il n’entrave pas le travail de la justice et ne plaide pas pour l’impunité. Il ne confond jamais les genres. Il dénonce indistinctement tous ceux qui se rendent coupables de violations des droits humains et ne pactise jamais avec ceux qui tuent ses militants et oppriment son peuple.
Si vraiment il était en perte de vitesse, pourquoi donc continuer à s’acharner contre lui et à œuvrer pour l’exclure de la prochaine élection présidentielle ? N’est-ce pas paradoxal de combattre un homme qui, selon eux, ne représenterait aucune menace ? En réalité, le ministre des Transports s’est très tôt rendu compte que l’institution UFDG est inébranlable, incorruptible et loin d’être à sa merci. Il apprend à ses dépens, et pour son plus grand malheur, qu’il ne peut rivaliser avec Cellou Dalein Diallo, encore moins le surpasser comme il l’avait tant espéré.
C’était pourtant le pacte tacite passé avec le CNRD : affaiblir Cellou Dalein et déstabiliser l’UFDG. Mais pour éviter que son échec ne saute aux yeux et ne justifie son limogeage, Ousmane Gaoual verse désormais dans la surenchère, surtout qu’il est désormais concurrencé par d’autres dissidents qui commencent à lui faire de l’ombre et ne lui reconnaissent aucune légitimité.
Bousculé de l’intérieur, désavoué dans l’OPA qu’il a lancée contre l’UFDG, Ousmane Gaoual Diallo cherche désespérément ses marques et joue la carte de la survie. Ayant perdu le combat politique de sa vie et en sursis au sein du gouvernement, il abat ses dernières cartes et s’accroche à l’UFDG comme un naufragé à sa bouée.
Qui sème le vent récolte la tempête !
Souleymane SOUZA KONATÉ.