Après la fixation des cautions pour les candidatures à la présidentielle prévue le 28 décembre 2025 en Guinée et les jours passent pour être au rendez-vous, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer le montant de la caution jugé excessif. Si le montant fixé pour la campagne ne pose pas problème, en tout pour certains, celui de la candidature, lui, fait grincer les dents.
Pour le leader du Bloc Libéral par exemple, Dr Faya Millimouno déplore une hausse vertigineuse de la caution depuis un certain temps en Guinée. « Si vous remontez à 2005, la caution n’était que de 50 millions. En 2010, on l’a augmentée de façon démagogique à 4 % pour empêcher certaines personnes d’être candidates. Au lieu de corriger cette erreur, on a doublé le montant en 2015, et aujourd’hui, on continue dans ce délire. C’est juste grave », s’est-il indigné et dénoncé une manœuvre discriminatoire dans une compétition censée être ouverte à tous.
Même cri de cœur pour le Président du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD). « … Ils l’ont encore augmentée à 900 millions, c’est vraiment cher. J’ai l’impression que nous allons encore rater une autre transition. La transition de 1984, on n’a pas fait ce qu’on voulait. La transition de 2010 a été ratée, et Mamadi Doumbouya est aussi en train de rater celle-là. Fixer une caution à 900 millions GNF, c’est comme si on voulait avoir un homme riche au pouvoir. Ce qui n’est pas bon. Parce que dans le passé, aucun dirigeant ne possédait une fortune, même Alpha Condé, encore moins Sékou Touré. Donc, ce n’est pas un bon exemple », a déploré Dr Abdoulaye Diallo.
Pour le plafonnement des dépenses de campagne, Faya Millimouno estime que les 40 milliards GNF sont ‘’acceptables’’, vu les charges logistiques liées à une élection nationale. « Pour un candidat, il faut mobiliser au moins 50 000 personnes pour sécuriser le vote dans les bureaux et les centres de centralisation. Si vous leur prévoyez une prime de 200 000 francs, cela fait déjà 10 milliards. Donc, le plafonnement à 40 milliards est acceptable. Mais la caution, c’est du n’importe quoi. »
Quant au président de l’ADC-BOC, le souci n’est pas dans la caution, mais plutôt dans ‘’l’incohérence’’ entre la Constitution et le Code électoral concernant les attributions de la DGE. Il appelle à un cadre de concertation inclusif et plaide pour un report du scrutin afin de lever ces ambiguïtés avant toute élection.
« Le problème de la caution ne se pose pas fondamentalement. Un pays doit pouvoir encadrer les candidatures, et le montant peut faire l’objet de discussions. Mais le véritable souci, c’est l’incohérence entre le Code électoral actuel et la Constitution sur les attributions de la DGE, » a déclaré Dr Ibrahima Sory Diallo.
Selon lui, la Constitution guinéenne prévoit la mise en place d’un organe technique indépendant de gestion des élections (OTIGE), chargé d’organiser les scrutins. Pourtant, le Code électoral actuellement en vigueur continue de confier cette responsabilité à la DGE, une structure relevant du ministère de l’Administration du territoire.
Daouda














