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La Guinée, une pétaudière entre les tragédies silencieuses et les farces tapageuses (Par Khalifa Gassama Diaby)

Sursaut Guinée by Sursaut Guinée
24/10/2025,
in Actualités, Politique
Reading Time: 18 mins read
La Guinée, une pétaudière entre les tragédies silencieuses et les farces tapageuses (Par Khalifa Gassama Diaby)
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 L’histoire se répète toujours deux fois, la première fois est une tragédie et la seconde fois comme une farce » disait Karl Marx 

Il faut dire qu’en matière de tragédies la Guinée en connaît des séries interminables.

Quant à la farce, notre pays est un champion toutes catégories.

La farce y est si outrancière que les victimes sont devenues les coupables, s’excusant presque d’être des victimes…et le mensonge est désormais érigé en vérité sociale et officielle. Pauvre pays !

Chacun y va de sa facétie, faisant ainsi de ce beau et magnifique pays la cour du roi petaud et la risée du monde.

Les femmes et hommes sérieux de ce pays sont devenus des insignifiants, et les arrivistes sont parés de couronnes royales.

On en arrive presqu’à expliquer à ceux et celles qui se battent pour la liberté et la justice qu’ils perdent leur temps et leur énergie, l’époque ayant choisi son camp et sa vérité, celui du pouvoir, de la force et de l’argent…la violence et la brutalité avec.

« En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire  » disait Orwell, on y est.

Drôle de pays notre Guinée, une fois la vérité officielle des gouvernants imposée à coup de propagandes, d’achats de conscience, de violences, de brutalités, d’humiliations et de théâtre, que l’on entend avec arrogance…,  fermez le ban, circulez il n’y a rien à voir, il n’y a plus de débats, la messe est dite.

La vérité est connue, même fabriquée, elle est connue, ceux qui ne s’y soumettent pas, mériteraient toutes les infâmies, toutes les violences et toutes les humiliations.

Ils l’auraient cherché, nous diront-ils.

Drôle de sagesse sous le ciel hanté de Guinée  !

La victime est le coupable !

Le mensonge est la vérité !

Le peuple a parlé nous tympanisent-ils avec mépris et arrogance, oui possible, mais quel peuple? Où ? Et qu’a t- il dit? Allez savoir…

Et ceux qui ne parlent pas, sont ils encore du peuple ou méritent-ils encore d’être des Guinéens ? C’est à se demander…

Si vous n’êtes pas du bon camp, celui de l’arrogance et de la force, vous sortez évidemment de l’histoire et la sentence s’abat sur vous.

Bannis, vous êtes bannis du peuple, s’exclament nos procureurs du patriotisme mielleux et sucré, à l’endroit de tous ces « traîtres » et « ennemis de la Guinée » qui refusent d’entre le grand cri et la grande joie de notre peuple soutenant, se réjouissant des illégalités, de l’arbitraire, des violences, de la brutalité et des injustices qui s’abattent en Guinée.

Rien que ça…!

D’ailleurs sous nos cieux, et cela fût toujours ainsi, les gouvernants et leurs soutiens, savent mieux que le peuple lui même, ce qui est bon pour lui.

A quoi bon l’écouter donc…?

Et le problème, ceci n’est peut être qu’un détail, dans ce pays, c’est toujours les mêmes »patriotes » de tous les régimes passés avec leurs désastres sur le pays, qui donnent des leçons de patriotisme.

Ils furent toujours du bon camp, et eurent toujours le génie de présenter leur échec en victoire, leur faillite désastreuse en intelligence sournoise.

Quant à leur responsabilité, ou devrais-je dire irresponsabilité, celle-ci nous a été vendue comme l’expression d’un patriotisme courageux (sic).

Pas de panique, sous le soleil de Guinée, le bon camp change bien plus vite que les saisons, et les mêmes perdants sont les premiers à s’ériger en gardien du temple nouveau, après avoir détruit l’ancien temple.

Seulement voilà, nos « fameux patriotes » oublient qu’il y a toujours une petite imprudence à mépriser l’histoire et la mémoire d’un peuple, ainsi que la ténacité extraordinaire de la vérité et du besoin de liberté et de justice d’un peuple.

Mais peu nous importe, on est bien en Guinée, la bêtise ça nous connaît, le ridicule on s’en gave avec gourmandise.

Quand on pense que c’est terminé, voilà que ça recommence et ça continue de plus belle…

Les vieilles recettes ont la vie dure dans ce pays et le souvenir y est fragile (mais l’histoire est têtue )

La magie opère toujours à l’aide d’une bonne dose de mensonges rabâchés,  saupoudrée de violences intimidantes, de brutalités humiliantes et de haines vicieusement ressuscités et entretenues.

Rien n’est de trop pour le système et sa survie. Rien!

Aucun vice, aucune humiliation, aucune violence, aucune injustice, aucune traîtrise, aucune infamie, aucun mensonge ne seront de trop pour tenir à bout de bras un système de plus de 60 ans à bout de souffle qui a fait tant de dégâts, occasionné tant de désastres, agenouillé, brisé et humilié tant de vies et de dignités.

Un système qui a réduit son propre peuple à l’asservissement et détruit son rêve d’émancipation et de bien être.

Pourtant, les tenants officiels et officieux de ce système monstrueux devront s’y résoudre, ce système sera balayé, il est condamné à disparaître, tôt ou tard.

Il disparaîtra ce système qui a pris en otage le destin de notre peuple !

Et le peuple a compris, les tenants du système doivent le savoir.

Et ce pays renaîtra sans sacrifier les droits et libertés de ses citoyens sous l’autel d’un hypothétique et fantasmagorique développements.

En attendant faisons ce que nous savons faire de mieux en Guinée, plus c’est gros plus ça passe, plus c’est ridicule mieux on s’enjaille.

C’est une affaire de culture nationale, de coutumes sociales et de politique d’État, si Etat il ya…

Bienvenue au pays d’Orwell, la vérité est le mensonge, le mensonge est la vérité.

L’embrouille est parfaite, on en perdrait presque la tête, si l’entêtement de la vérité n’était pas si extraordinaire.

C’est aussi vieux que notre indépendance, le désastre ça nous connaît, quand on pense en avoir assez, on creuse encore un peu plus le trou, qui sait dans la connerie, l’absence de limite est une caractéristique marquante, une qualité essentielle.

Pourtant on rirait bien de ces farces tapageuses s’il ne se jouaient pas en arrière plan, dans l’indifférence quasi totale, des tragédies silencieuses.

Par conséquent il faut niveler, il faut bien niveler, par le bas, par le très bas, pour qu’aucune tête ne sorte ( sinon il faut la couper!), qu’aucune conscience n’émerge (sinon elle sera broyée!), qu’aucune audace ne s’exprime (sinon elle sera mutilée ), qu’aucune liberté ne s’assume (sinon la mort sera son drapeau).

La farce doit continuer quoiqu’il arrive.

Si le nivellement ne suffit pas, ne vous inquiétez pas, il y’a encore mieux, il faut mépriser le savoir et les sachants, la connaissance et ceux qui connaissent    l’expertise et les experts, l’intégrité et ceux qui la portent, et les reléguer à leur plus petite expression.

Logique, dans ce pays, la médiocrité et la jalousie haineuse qui va avec, sont une seconde nature. Hélas!

Nom du ciel, quel pays au monde à su relever les défis du développement et de la grandeur, sans avoir accordé à la connaissance, au savoir, à l’expertise et à l’intégrité toute leur place et toute leur grandeur. Et la liberté qui va avec…

Ce pays, aussi bien dedans que dehors, a des filles et des fils brillants et dotés d’expertises remarquables dans tous les domaines et intègres à toutes épreuves, mais ils ont le vilain défaut de n’être ni commodes, ni courtisans, ni flatteurs.

Leur exigence et leur attachement aux principes démocratiques et républicains et à la liberté intellectuelles et professionnelles, en font des moutons noirs à abattre.

Hélas pour notre pays.

Mais, puisque nous sommes capables de faire du feu avec de l’eau…, ainsi soit il.

Quant à la justice, plus aucun mot ne saurait décrire la réalité de sa faillite et de ses désastres.

Combien de familles pleurent leurs enfants, disparus, emprisonnés ( lorsqu’ils ont un peu de chance), dans la solitude et la tristesse?

Combien de voix rouées de détresses, dans l’indifférence la plus totale de ceux qui disent parler au nom du peuple ou des normes démocratiques ?

Foniké Menguè, Billo Bah, Aliou Bah, Habib Marouane, Nimaga, le vieux père du Journaliste Babila, les prisonniers politiques oubliés et tous les autres, où sont-ils?

Ne sont-ils pas du peuple guinéen ?

Ils sont oubliés de tous.

Ne méritent ils pas la justice et la dignité ? Leurs libertés et leurs vies, ne sont-elles pas aussi sacrées que celles de tout être humain, de tout citoyen guinéen ?

La détresse infinie de leurs proches a t-elle un sens dans cet océan de cynisme et d’indifférence coupable?

Quelle tragédie !

Pourtant, et qu’elle banalité de le dire, ce pays et ses gouvernants successifs feront ce qu’ils veulent, garderont le pouvoir autant qu’ils le souhaitent, tant qu’on aura pas fait les choses correctement avec la loi comme référence, l’empathie citoyenne et fraternelle comme symbole, l’honneur comme guide et l’esprit républicain comme instrument, jamais, je dis bien jamais, ce pays ne s’en sortira.

Tout le reste, n’est que comédie.

Une triste comédie !

Un perpétuel recommencement !

Dès lors, que faut il dire de ce pays qui n’a jamais été dit sous toutes ses formes et coutures? Rien!

Que dans un pays, aucune voix morale, institutionnelle, sociale et organique ne soit capable de défendre la vérité et la justice, peu importe les victimes, comme des impératifs catégoriques , en dit long sur la déchéance morale absolue de notre pays et de la société guinéenne.

Apres tout,  » la vérité est si obscure en ces temps et le mensonge si établi, qu’à moins d’aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître  » disait l’autre

L’Etat à travers le gouvernement est devenu le détenteur unique et exclusif de la vérité fabriquée et imposée.

A Dieu la vérité scientifique. La science c’est l’Etat qui la définit toujours. Elle ne doit guère importuner l’Etat et ses intérêts .

A Dieu la vérité morale. Ses détenteurs ont donné leurs langues au chat, lorsqu’ils ne sont pas occupés à jouir des bénéfices de leur renoncement coupable.

A Dieu la vérité religieuse, nos responsables religieux ont remplacé Dieu et sa parole sur le bien et le mal, la vérité et la justice, l’humanité et l’inhumanité, par les chefs et leurs désirs.

A Dieu la vérité sociale, nos élites ont d’autres chats à fouetter, occupés qu’ils sont à protéger leurs intérêts et leurs privilèges.

Avouons-le, c’est tout de même plus important que de défendre l’honneur, la dignité et les droits d’un peuple déjà sacrifié. A quoi bon… N’est ce pas…

Qui a dit que la vérité et la justice étaient indispensables à la société humaine, lorsque le mensonge et la violence  marchent si bien, avec leurs cortèges de malheurs et de désastres…

Il n’empêche, la vérité, on ne la tue pas, on ne l’enferme pas! Elle est coriace !

Du haut de ma grande naïveté, je me pose toujours cette question lancinante de savoir comment est-ce que dans ce pays, nos dirigeants font pour piétiner allègrement nos lois, mépriser tranquillement leur peuple, insuffler pernicieusement la haine dans la société, user et abuser de l’arbitraire et de la violence avec cynisme, exclure et discriminer, humilier et bannir, tout en espérant relever et honorer notre pays avec un Etat moralement crédible et impartial, une société paisible et heureuse et des citoyens libres et responsables ?

Est ce de la naïveté ou du cynisme de leur part ? Qui sait..

L’un dans l’autre, il semble évident que notre pays a perdu sa direction et se laisse aller au gré du vent et des tempêtes.

Advienne que pourra !

Notre fameux développement chanté à tue-tête, n’est qu’une risible illusion désastreuse.

Depuis plus de 50 ans notre État et ses administrations sont réduits à être de simples structures de propagandes politiques et vulgairement partisanes, au mépris de nos lois et de leur vocation de développement et de services publics effectifs et efficaces

Au lieu d’être des instruments institutionnels et normatifs de développement et de services pour tous, nos administrations sont des organes de campagnes publicitaires et de propagandes permanentes pour nos dirigeants du moment.

Évidemment les fonctionnaires ont le devoir de loyauté vis à vis du pouvoir en place. Mais la loyauté n’est pas le militantisme.

Et surtout ce devoir de loyauté des agents publics doit être conforme à nos lois et à leurs esprits. A défaut, c’est la loi qui devrait prévaloir .

D’ailleurs nos fonctionnaires et agents publics au lieu d’être jugés sur la base de leurs efficacités à être au service de la loi et des citoyens, le sont exclusivement sur la base de leur engagement à chanter les louanges et distiller les propagandes des présidents et leurs gouvernements.

Allez savoir..

Voici encore une vieille tradition politique nationale que le CNRD honore avec brio.

Pourquoi changer une méthode qui gagne, même si le pays perd…?

C’est pourquoi il est crucial d’admettre que notre pays, a avant tout besoin de refondation morale, éthique et républicaine. Pas comme slogan, mais comme méthode, dans les faits et dans les actes.

La Guinée à besoin d’un peuple uni dans la vérité, dans la justice avec un rêve commun de faire société.

Il a besoin d’un véritable État et d’une administration impartiale au service du peuple, des citoyens, dans le strict respect  des lois de la république.

Notons le bien, le jour où l’interdiction faite aux agents publics de faire de la politique partisane sera respectée dans notre pays, commencera ce jour la naissance d’un État sérieux et d’une administration efficace.

Et cela aucune ressource naturelle ni minière ne nous le donnera.

Le destin de notre pays dépendra de notre capacité à faire société et à construire ensemble par le génie de notre intelligence commune, une nation qui fasse sens, guidée par des règles communes de liberté, de justice et de fraternité, et par un destin collectif partagé, assumé et bâti sur le droit.

Un Etat soumis au droit et qui consacre la neutralité de l’administration et de ses agents dans le débat politique, est seul capable d’incarner ce rêve de nation, de liberté, d’égalité et de justice.

Hélas, un pays, une société hantée par la désorganisation, la division multiforme, l’absence de boussole morale et légale, n’ira jamais nulle part.

Et ce que nous appelons développement ne sera et ne restera qu’un agrégat de ciments, de briques et de braques…pour le temps qu’ils dureront.

Les travaux et les belles constructions aussi nécessaires soient ils, ne suffiront pas.

L’idée de nation et de développement sont d’abord humains et principiels.

Comment faire sérieusement nation, quand les citoyens ne se sentent pas égaux devant la loi?

On inventera pas le fil à couper le beurre dans ce pays.

Les règles du jeu sont claires, si on ne les respecte pas, que l’on ne vienne pas se plaindre des conséquences de nos déloyautés républicaines.

On ne peut pas traiter différemment les citoyens en fonction de leur appartenance politique, de leur statut social, voire ethnique et espérer que ceux ci accordent à l’Etat la croyance, l’adhésion et la confiance qui lui sont indispensables pour incarner notre idée et notre besoin de nation.

La liberté des citoyens commencent par celle d’adhérer librement à une idée et une réalité de nation qui garantira leurs droits, leurs libertés et leur bien être.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, aujourd’hui on soutient, encourage et accompagne un homme à se dédire.

Évidemment c’est le peuple qui demanderait nous dit on.

Le problème, c’est que ce sont les mêmes qui disaient hier au Pr Alpha Condé, avant hier au Capitaine Dadis, au Général Sekouba Konaté, que le peuple les réclame pour la continuité, accompagné aujourd’hui par nos anciens donneurs de leçons démocratiques d’hier et nos jeunes nouveaux patriotes « surdiplômés « 

Ce pays est une scène de théâtre à ciel ouvert!

Après tout c’est bien compréhensif, en Guinée, la démocratie se définit et se défend en fonction des intérêts et de là où l’on se trouve.

On est toujours bien plus démocrate dans ce pays, opposant que détenteur de pouvoir, plus démocrate perdant que gagnant.

On est plus démocrate sous nos cieux en  dehors du système que dedans.

Et si par accident de l’histoire on l’a été dehors, une fois dans le système, l’amnésie nous gagne, et l’excès devient la garantie de notre loyauté.

Nos démocrates en cartons ne résistent jamais aux tempêtes des privilèges et de cadeaux.

Pourtant, la démocratie et ses principes se défendent en tous lieux et en toutes circonstances. Ses principes et ses valeurs ne connaissent aucune excuse, aucune situation d’exception.

Elle définit et garantit les droits, les devoirs et les libertés de tous et de chacun.

On est démocrate ou on l’est pas.

Leur défense, je parle de la démocratie et de ses principes, exige un sacrifice de soi, une liberté et des exigences douloureuses, face à toutes nos affinités politiques, sociales, identitaires, religieuses et même amicales.

Être véritablement démocrate en Guinée cela a un coup, et cela exige une capacité de résistances à toutes épreuves.

Nul ne peut tenir ses exigences démocratiques en Guinée, sans capacité de libertés, d’impartialité et de neutralité face à toutes les chaînes d’asservissement qui pullulent dans notre pays.

S’il vous faut défendre coûte que coûte vos amis, votre famille, votre ethnie, vos intérêts matériels, vos chefs, votre camp politique au détriment des lois et de l’intérêt général et des principes démocratiques, alors oubliez la démocratie elle n’est pas faite pour vous.

Si vous pouvez être libres et défendre la loi et les principes démocratiques en toutes circonstances, et prêts à tout perdre sauf la vérité, la justice et dignité, alors ce combat est pour vous.

Hélas en attendant, la démocratie est un simple slogan de marketing dans notre pays, à la portée de tous.

Et cette idée démocratique désincarnée et sans âme nous va à merveille.

Il semblerait que nous soyons la seule « démocratie  » dans laquelle des citoyens sont enlevés, disparaissent ou sont injustement arrêtés, ridiculement jugés, illégalement emprisonnés, s’ils ne sont pas poussés à l’exil forcé.

C’est peut être cela notre fameuse démocratie à l’africaine, puisque les « méchants » occidentaux veulent nous imposer la leur.

Après tout, nous ne sommes que des nègres, de gros enfants (n’est-ce pas? sic) tout doit être au rabais pour nous, la liberté comme la justice, la dignité comme l’honneur.

Même la démocratie, un besoin universel, il en faut une spéciale pour nous les petits africains, incapables de garantir l’effectivité de la liberté, de la justice et de l’état de droit à nos concitoyens.

Nous sommes si fragiles et si immatures, qu’il nous ait impossible de faire comme les autres. Parce que bien entendu, l’africain lui n’a pas besoin de liberté, de justice, de dignité que sa condition naturelle lui offre.

Sa culture serait incompatible avec la liberté, la justice et le respect de la dignité humaine.

Il n’a besoin que d’un homme providentiel et de bâton.

Nous sommes des sauvages, donc il faut de la brutalité, disent nos propres gouvernants, qui n’ont aucune confiance en notre intelligence, aucun respect pour notre dignité.

Quel mépris! Quelle insulte!

La seule liberté qui peut nous être généreusement accordée, est celle d’accepter les désirs arbitraires de nos dirigeants et de nos puissants.

L’extraordinaire « clairvoyance divine » de nos leaders éclairés, nous suffisent  comme normes, comme trajectoire.

L’incroyable étrangeté qui fait des occidentaux les inventaires de la démocratie, confondant ainsi le génie occidental d’avoir réussi à concrétiser cet idéal avec l’idée elle même, est une étonnante méconnaissance de l’histoire de l’humanité en général et de l’Afrique en particulier quant aux besoins universels qui lient tout être humain à sa condition naturelle de liberté et à son besoin existentiel de justice et de dignité.

Rien dans notre africanité, ni dans la panafricanisme originel (comme éloge de la liberté et de la dignité ) n’est contraire, ni incompatible avec la démocratie.

Mais, tant qu’on a pas vécu en Guinée, rien n’est impossible, ni impensable.

Nulle fantaisie, nul ridicule, nulle insolence, nul courage honteux, nul reniement, nulle imposture, nul renoncement n’est impossible en Guinée.

Il suffit de demander, tu seras servi!

Il suffit de chercher tu trouveras!

Ici la politique est une affaire de boutiquiers, c’est le plus offrant qui emporte, peu importe les contrefaçons.

On a aujourd’hui aucun moyen d’empêcher le Général président de se dédire et de se présenter aux élections pour lesquelles il s’est pourtant engagé lui même à ne pas y aller, ni lui et aucun autre membre du CNRD.

Mais une évidence demeure pour le présent et  aux yeux de l’histoire.

Si le Général se présente, surtout dans ces conditions et contexte d’exclusion et de crise évidente, malgré sa promesse, faite aux Guinéens et à la communauté internationale, cela ne serait ni plus ni moins qu’une négation de sa parole et de son engagement solennel, pour une transition inclusive, impartiale et démocratique. Quel dommage !

Mon Général Président, permettez moi  de vous livrer ce conseil en espérant qu’il ne soit pas trop tard :

Résistez mon général, résistez à la tentation du pouvoir, Résistez à votre propre désir, résistez à la félonie de certains  guinéens, résistez à la démagogie et à la perversité vicieuse de certains guinéens, résistez à l’hybris du pouvoir, Résistez au sentiment de la force et de la puissance, Résistez à nos professionnels de la démagogie,  Résistez à nos magiciens bonimenteurs, Résistez aux privilèges et aux pièges du pouvoir,  Résistez mon cher général.

Même à vos meilleures intentions pour la Guinée, Résistez!

Certains guinéens sont vicieux, nos élites en grande partie sont lâches, ils vous conduiront à la ruine, vous faisant croire qu’ils le font pour vous…, que nenni!

Ils n’ont jamais rien fait que pour eux mêmes, et vous oublieront dès que cela leur sera utile et nécessaire, sans gêne ni honte.

Demandez au Pr Alpha Condé !

Mon Général Président, malgré des erreurs, des fautes, des injustices, des drames, des tragédies, il n’est pas encore trop tard pour bien faire, bien finir les choses. Pensez y !

Vos soutiens occasionnels et nos grands experts politiques aux parcours jonchés d’échecs lamentables, vous diront que tout est possible, tout est facile pour vous.

Ils vous diront, comme on l’a toujours fait dans ce pays, que vous n’êtes pas remplaçables, que sans vous la Guinée ne tiendra pas, peut être même qu’ils ne pourront pas respirer sans vous.

Ils vous diront que vous êtes l’envoyé de Dieu.

Si cela ne suffit pas, ils vous diront que si vous laissez le pouvoir, vous aurez tous les problèmes du monde.

Vous êtes libres de les croire. Même si je suis convaincu que vous savez que tout ceci est faux.

Après tout, » tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute  »

Pour ma part, je reste convaincu que si vous respectez vos engagements, vous resterez intouchables dans ce pays et ce peuple sera sans doute votre sentinelle.

La porte de la belle et grande histoire vous sera ouverte.

Bien sûr il n’est jamais facile d’abandonner le pouvoir et tous ses avantages et privilèges. Mais la différence entre les personnes ordinaires et extraordinaires se trouve justement là.

Ce qui n’est pas facile à faire revient aux personnages exceptionnels.

Bien sûr si cela devait se faire vous aurez besoin de garanties solides et vous l’obtiendrez.

En réalité plus que pour vous mêmes, certains de vos soutiens se soucient plus de leurs avenirs que de votre destin.

On vous ment Général, si la vérité vous intéresse, sachez qu’on vous ment.

L’écrasante majorité du peuple de Guinée souhaite que vous respectiez votre engagement.

Ils ne vous haïssent pas.

Ils ne sont pas vos ennemis.

Pour une fois, la majorité de ce peuple rêve et souhaite avoir un dirigeant qui respecte sa parole dans ce pays. Cela leur manque.

La question n’est pas l’intention que vous pouvez avoir pour ce pays.

Aujourd’hui l’enjeu symbolique morale, politique et démocratique du respect de vos engagements dépassent de loin les meilleures intentions que vous pouvez avoir pour ce pays.

Dans la vie des peuples, les symboles et les principes ainsi que leur respect ne sont pas des détails. Ils comptent, ils comptent autant sinon plus que des actes. Pensez y !

Cette comédie de la volonté fabriquée…du peuple fabriqué, qui vous appelle à continuer, tellement qu’ils débordent d’amour pour vous, est une bien vieille ficelle de l’arnaque politique de ce pays. Tous les présidents de ce pays y sont passés, ils y ont tous goûté et en ont tous été victimes. Et vous voyez leurs résultats dans le pays.

Très franchement, en dehors de l’ego et des privilèges qui caractérisent la possession du pouvoir, faire la même chose que les anciens Présidents de ce pays, ( avec tout le respect que je leur dois, et chacun ayant par ailleurs ses mérites et ses défauts ), vu l’état de notre pays aujourd’hui après leurs passages au pouvoir, ne me semble pas relever d’un grand mérite.

Après tout chacun est maître de ses choix et de son destin.

Mais mon Général, l’histoire politique a toujours cette constance fâcheuse, que, tôt ou tard, le pouvoir quand on ne le lâche pas pour de mauvaises raisons, il vous lâchera pour de bonnes raisons.

Néanmoins si vous tenez à rester au pouvoir, en vous présentant aux élections, alors faites le, mais sachez mon cher général, qu’on ne gouverne jamais impunément un peuple contre lui même.

Et les promesses rompues prennent toujours leur revanche dans l’histoire.

Le temps est impitoyable.

Les démons en Guinée sont têtus et sournois, méfiez vous en.

Personne ne vous aime plus que vous mêmes.

Cette lourde responsabilité de se dédire, si vous la prenez, soyez le seul et unique responsables de ce choix, assumez le, pour ne pas avoir demain le regret du fait des autres.

On ne prend pas une telle décision lourde de conséquences sous la pression opportune des soutiens, ni sur la base d’une hypothétique et incertaine volontés populaires.

D’ailleurs le peuple qui dit  » vive le roi » est le même qui entonne  » À bas le roi »…

Dans ce pays, il n’est plus question ni de vérité, ni de justice, ni de loyauté encore moins d’honneur, les intérêts cupides et narcissiques ont tout supplanté.

Pourtant…

» Un homme ça s’empêche  » disait Camus, mon Général

Chaque être humain est toujours son pire ennemi…,mon général

Dans le rapport au pouvoir, ceux qui savent y renoncer sont bien plus forts que ceux qui s’y accrochent.

Après tout, rien ne vous oblige à nous écouter.

On ne peut pas dire que le CNRD n’a rien fait, ce serait une contre vérité.

Le CNRD a fait des choses bonnes et d’autres pas bonnes.

La question n’est pas là à mes yeux.

Le problème avec le CNRD repose sur les questions de libertés et de justice qui sont dans un état absolument désastreux dans notre pays, et d’autre part, sur le détournement de sa mission d’origine.

Le CNRD a dit qu’il venait pour garantir une transition démocratique dans notre pays et non pour développer ou s’accrocher au pouvoir.

On ne fait jamais assez bien les choses quand on se détourne de sa vocation originelle. Hélas!

Il convient enfin de noter….qu’après avoir critiqué et vilipendé nos dirigeants, nos élites à juste raison, le temps doit venir pour ce peuple, pour chacun d’entre nous, à nous interroger sur nos propres turpitudes, nos propres lâchetés et nos propres immoralités.

Le mal guinéen ne saurait se résumer aux manquements de nos dirigeants et de nos élites.

Ce mal est si profond et si facilement régénérable, à chaque fois, qu’il convient de se demander si ce peuple n’est pas aussi complice de ses propres malheurs.

En attendant notre pays continue de jouer son destin entre les mécaniques tragiques et les dynamiques de farce.

Pour la démocratie, l’état de droit, la liberté, la justice, l’égalité, la fraternité, on peut toujours attendre…

Mon Général Président, dans ce contexte d’hystérie mercantile et de farce tapageuse, le plus grand souhait que je formule pour vous et pour notre pays, est que Dieu guide vos pas vers de meilleures décisions pour vous, pour notre pays, pour son unité, sa paix et sa démocratisation!

Dieu bénisse la Guinée et tous ses fils et filles!

  M. Khalifa Gassama Diaby 

Ancien ministre des Droits de l’homme et des Libertés publiques

Ancien ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté

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