La candidature indépendante, un droit flambant neuf, livré sans mode d’emploi et verrouillé par les délégations spéciales de la junte. La constitution l’autorise, la junte l’enterre. Bienvenu dans l’indépendance sous surveillance !
À peine le dépôt des candidatures ouvert, le candidat indépendant se réveille dans un décor verrouillé, ce droit célébré comme un acquis démocratique de la nouvelle Constitution se heurte à une réalité bien moins glorieuse : les délégations spéciales, créatures ministérielles, tiennent les clés du parrainage. Et dans ce jeu d’ombres, elles ne parraineront jamais un autre au détriment de leur géniteur. La démocratie de proximité, elle, assite impuissante à son propre détournement.
Les illusions dissipées, les ardeurs refroidies, Dr Ben Youssouf Keita et compagnie ont compris que le pouvoir ne se partage pas, le Général Doumbouya tient seul les rênes.
La candidature indépendante ? Un droit flambant neuf mais réservé au chef de la junte entouré de parrains fidèles comme des gardes du corps électoraux, pour les autres c’est candidature sans parrains, donc, sans lendemain.
La démocratie version junte : ouvert à tous mais verrouillé de l’intérieur. Les indépendants pensaient surfer sur le vide laissé par les ténors mais surprise le vide est réservé, occupé et verrouillé par Mohamed 5, le vide politique un espace privatisé.
Candidature ouverte : résultat fermé, les adversaires postulent pour faire croire au suspense, pour décorer le bulletin, l’élection s’est jouée déjà en coulisses. C’est une mise en scène électorale.
Mamadou BARRY III













