Dans son nouvel ouvrage, Mohamed Lamine Camara signe une œuvre à la croisée de l’essai et du récit poétique, entièrement dédiée à la femme. Entre hommage, introspection et révolte silencieuse, ce livre se présente comme un miroir tendu aux réalités sociales et culturelles qui façonnent la vie des femmes africaines et du monde.
« Écrire a toujours été mon rêve d’enfant », confie Camara d’entrée de jeu. « J’ai choisi de parler de la femme parce que j’ai grandi, entouré de modèles de courage et de force : ma grand-mère et ma mère. Toutes leurs histoires et leurs inspirations se retrouvent dans ce livre. »
Ainsi, derrière chaque ligne se cache une mémoire vivante, une voix qui refuse le silence imposé.
Une œuvre née de l’expérience et de l’observation
L’auteur revendique une écriture nourrie de réalités vécues. « Tout est une histoire réelle. Plus c’est authentique, plus il est facile de reconnaître les personnages dans une histoire », explique-t-il. Loin de la fiction pure, le roman s’inspire directement de sa propre vie et de son environnement.
On y retrouve des récits de mères, d’épouses, de jeunes filles et de militantes, toutes liées par un même fil rouge : la quête de dignité et de reconnaissance.
Sur le plan littéraire, l’écrivain reconnaît volontiers, ses influences : La danse du soli de Camara Laye ou encore Le monde est vieux mais l’avenir sort du passé de Djibril Tamsir Niane. Ces œuvres fondatrices, profondément ancrées dans la culture africaine, ont contribué à forger sa vision de la société et son engagement à travers l’écriture.
Une fiction au service du réel
Le livre ne suit pas une intrigue romanesque classique. Il se construit autour d’une progression thématique, alternant témoignages, réflexions, portraits et poèmes, pour retracer la place et la contribution des femmes dans la société.
L’ouvrage s’ouvre sur la maternité, célébrée comme le miracle originel de la vie, avant d’explorer les figures de la mère africaine, de la femme résiliente face aux injustices sociales, puis d’élargir son regard à la condition féminine universelle, aux luttes pour les droits et à l’éducation comme arme d’émancipation.
« Le rôle de la fiction, c’est d’interroger la société sans forcément en donner toutes les réponses », glisse-t-il avec pudeur. « Je préfère que les lecteurs découvrent eux-mêmes les messages que j’ai semés dans les cinq parties du livre. »
Le conflit central : la femme face aux traditions
Au cœur du récit se joue un affrontement symbolique et permanent : la force intérieure des femmes contre les structures patriarcales et culturelles qui les oppriment.
De la stigmatisation liée à l’infertilité aux mutilations, en passant par le poids des coutumes, le livre dresse un tableau lucide mais porteur d’espoir.
L’auteur y célèbre la résistance silencieuse, la capacité des femmes à se relever, à éduquer et à transformer leur environnement malgré les obstacles.
Des personnages bien réels
« Dans ce livre, 98 % des personnages sont inspirés de personnes réelles », affirme-t-il sans détour. Un choix qui confère à l’œuvre une authenticité rare. Chaque histoire, chaque émotion semble tirée du vécu, comme un témoignage collectif de la femme africaine dans toute sa complexité et sa grandeur.
Une écriture au service de la cause féminine
À travers cet essai, l’auteur ne cherche pas seulement à raconter, mais à rendre hommage. Son écriture, à la fois sensible et engagée, s’impose comme une arme douce au service de la justice sociale et de la reconnaissance du rôle de la femme dans la société contemporaine.
« Écrire, c’est offrir une voix à celles qu’on n’entend pas toujours », conclut-il. Et son livre, assurément, parle fort et juste.
À Noter que la parution de ce roman est prévue ce mercredi 12 novembre 2025 à Paris
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