Après des mois d’exil imposé à la suite des élections contestées d’octobre, le leader de l’opposition mozambicaine, Venancio Mondlane, est rentré dans son pays jeudi, dans un contexte d’escalade des tensions.
À l’aéroport, où il était entouré de journalistes, il a affirmé qu’il était « président élu par le peuple ».
S’exprimant devant la presse, Venancio Mondlane a affirmé qu’il était un « président élu par le peuple mozambicain, et non par le Conseil constitutionnel », réitérant son rejet des résultats des élections d’octobre, validés par la plus haute autorité électorale du pays.
Il a réaffirmé sa fidélité à ses partisans, condamnant les violences qui ont entraîné la mort de certains d’entre eux lors des troubles post-électoraux.
« Je me tiendrai aux côtés de mes partisans et je pleurerai ceux que nous avons perdus. Je continuerai à me battre à leurs côtés sur le terrain », a-t-il déclaré.
Le retour de Venancio Mondlane a suscité une grande affluence de partisans se dirigeant vers un rassemblement organisé à Maputo, la capitale.
La police est intervenue en tirant des coups de feu en l’air pour disperser la foule. Les autorités ont invoqué des raisons d’ordre public, mais ce geste a davantage ravivé la colère parmi les membres de l’opposition.
Le chef de l’opposition a également exprimé sa volonté de dialoguer avec le gouvernement, tout en soulignant que ce dialogue se déroulerait « à ses conditions ».
Venancio Mondlane a qualifié son retour de « moment charnière pour la démocratie mozambicaine », soulignant l’importance de la responsabilité et de la justice dans la résolution des litiges électoraux.
Depuis les élections du 9 octobre, le Mozambique connaît une certaine instabilité politique, l’opposition dénonçant les irrégularités et les violences qui ont entaché le processus électoral.
Alors que le gouvernement n’a pas encore commenté les déclarations de Venancio Mondlane, certains observateurs avertissent que son retour pourrait exacerber le clivage politique si les efforts de réconciliation ne sont pas rapidement poursuivis.
AA / Nairobi / Andrew Wasike