Trois personnes ont été tuées par la police jeudi au Mozambique alors que des milliers de partisans se rassemblaient pour accueillir le retour du leader de l’opposition, Venancio Mondlane, après les élections contestées d’octobre.
L’agence de presse mozambicaine, AIM, a rapporté jeudi que la police a utilisé des balles réelles pour disperser la foule.
« La fusillade a commencé avant même l’atterrissage de l’avion de Mondlane et s’est poursuivie alors que ce dernier était conduit au centre-ville de Maputo, la capitale du pays », a rapporté la même agence.
Le Mozambique est bouleversé par des manifestations depuis le 21 octobre, l’opposition contestant la victoire de Daniel Chapo, 47 ans, du parti Frelimo au pouvoir, qui a été déclaré vainqueur des élections présidentielles du 9 octobre.
Le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, a largement remporté la présidentielle avec 71% des voix, selon les chiffres officiels. Un score contesté par son principal rival, Venancio Mondlane qui n’a recueilli que 20 % des voix.
Face à ce qu’il considère comme une injustice électorale, Mondlane a appelé à la mobilisation générale. Si le Conseil constitutionnel a entériné la victoire de Chapo, il a toutefois atténué l’ampleur de sa victoire, passant de 71% à 65%.
Une décision qui n’a pas suffi à calmer la colère de l’opposition et de nouvelles manifestations plus violentes ont éclaté.
La répression violente des manifestations, a causé la mort d’environ 300 personnes, principalement sous les balles des forces de sécurité, selon des groupes de la société civile et un organisme local d’observation des élections.
Lors de son arrivée, Mondlane a déclaré aux journalistes qu’il était « le président élu par le peuple mozambicain, et non par le Conseil constitutionnel », réitérant ainsi son rejet des résultats des élections d’octobre, validés par la plus haute autorité électorale du pays.
Le retour de Mondlane a suscité un fort afflux de partisans se dirigeant vers un rassemblement qu’il avait organisé dans la capitale, Maputo.
La police est intervenue, tirant des coups de feu en l’air pour disperser la foule.
Les autorités ont invoqué des raisons de sécurité publique, mais cette action a encore accru les inquiétudes au sein de l’opposition.
L’opposant a tendu la main au gouvernement, mais « à ses conditions ». Il voit dans son retour un tournant pour la démocratie mozambicaine et réclame justice pour les irrégularités électorales.
Mondlane a qualifié son retour de moment crucial pour la démocratie mozambicaine, soulignant l’importance de la responsabilité et de la justice dans le règlement des différends électoraux.
Bien que le gouvernement n’ait pas encore réagi aux déclarations de Mondlane, les analystes mettent en garde contre une possible exacerbation des tensions politiques si des efforts de réconciliation ne sont pas rapidement entrepris.
Traduit de l’anglais par Sanaa Amir
AA/Nairobi,Kenya/ Hassan Isilow