La Guinée ne doit plus retomber dans les cycles infernaux de crise et de tueries suite aux manifestations auxquelles des acteurs politiques appellent pour des revendications, notamment autour du fichier électoral. C’est pourquoi, selon le premier ministre de transition, Amadou Oury qui s’est exprimé dans l’émission ‘’On Fait le Point’’ a regretté ce pan de l’histoire de la Guinée.
« Je vais vous dire franchement. Les acteurs politiques qui veulent qu’on utilise l’ancien fichier pour aller vite, c’est pour aller à la catastrophe. L’ancien fichier a déjà conduit à 200 morts. Les protagonistes de cette tragédie se retrouvent aujourd’hui ensemble pour utiliser ce qui a amené à ce que 200 enfants de ce pays périssent. Est-ce responsable ? Nous ne voulons pas recréer les mêmes faits qui ont amené à ce que le pays, quelques années après, se retrouve dans une dynamique de crise institutionnelle qui a amené à une transition », a-t-il lancé.
Membre actif du cadre de dialogue mis en place au lendemain du 5 septembre 2021, Bah Oury ne cache pas la pomme de discorde qui a divisé les acteurs politiques qu’ils étaient autour de la table. Cela a concerné par exemple le d2lai de la transition. « Il faut que les gens soient responsables. Et la responsabilité, dès le début, au lendemain du 5 septembre 2021, c’est à ce niveau-là que certains responsables politiques, nous avons divergé. Certains voulaient, coûte que coûte, en 6 mois, on aille aux élections pour qu’ils viennent s’installer sans une analyse profonde, détachée, des éléments qui ont été à la base des crises répétitives que la Guinée a connues. C’est une irresponsabilité », a dénoncé le Premier ministre de la transition.
Selon Bah Oury, les mêmes acteurs récidivent encore à travers appels à la force. Sur la question, l’ancien ministre de la réconciliation nationale se montre inflexible.
« Même aujourd’hui, je peux vous dire, excusez-moi, parce que là, il faut qu’on soit clair : ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, appellent à une interruption par des forces de défense et de sécurité, à travers des appels pour qu’il y ait une crise institutionnelle majeure dans ce pays. Est-ce que c’est responsable pour des hommes et des femmes qui ont été, à un moment donné, en charge de parler et d’agir au nom du peuple de Guinée ? Lorsque vous n’assumez pas votre responsabilité avec sagesse, avec une prise en compte de l’intérêt national, vous allez subir la rigueur de la loi. Quelqu’un qui appelle publiquement à un coup d’État, est-ce que vous voulez qu’on laisse une forme d’impunité qui remet en cause la stabilité du pays ? Si vous voulez qu’on maintienne cette impunité, vous êtes aussi responsable. Cette impunité, c’est fini.
Pour ce qui est des partis politiques dont les premiers responsables ont lancé par moment, des appels à l’interruption de cette transition, le premier ministre a informé que les gens sont déjà mis devant leur responsabilité.
Le ministre de l’administration du territoire a déjà convoqué certains responsables politiques de certains partis pour leur dire : oui ou non votre institution politique assume la déclaration de votre leader ? S’ils disent qu’ils assument la déclaration de leur leader, l’administration du territoire, en conformité avec la Charte, prendra sa décision. Le ministre de la Justice, par rapport à des déclarations qui remettent en cause la sécurité nationale, agira. Le ministre des Affaires étrangères, en ce qui le concerne, devra mettre tout en œuvre pour que cette décision soit partagée à l’ensemble des ambassadeurs, ici accrédités en Guinée, et les représentants de la communauté internationale.
Pour terminer, Amadou Oury Bah a réitéré la fin de l’impunité en Guinée. « Les gens qui ont accumulé de l’argent, et qui utilisent cet argent pour acheter des influenceurs, des canaux médiatiques à gauche, à droite, pour remettre en cause la stabilité de ce pays, l’impunité de ce côté-là, c’est fini », a-t-il tapé du poing sur la table.
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