Depuis la condamnation de leur leader, les militants et sympathisants du MoDeL ne lâche prise. Ils ont comme institué des sit-in hebdomadaires au siège du parti pour exprimer leur colère et dénoncer cet acte judiciaire. Ce samedi encore, le siège du parti dirigé par Aliou Bah a vibré au rythme des protestations qui ont aussi eu un appui de taille. Le président du Bloc Libéral a marque sa présence avec un discours sévère contre la gouvernance actuelle et bafouement des libertés les plus élémentaires en Guinée.
Pour Dr Faya Millimouno, « c’est une honte que nous ressentons aujourd’hui en République de Guinée parce que la Guinée devait se définir par la liberté. C’est la liberté qui devait définir la Guinée. La liberté dans toutes ses dimensions : la liberté de parole, la liberté d’entreprendre, la liberté d’expression et la liberté de mouvement. Mais ce que nous sommes en train de vivre ces derniers temps est une honte. Parce que la première violation qu’on a faite, c’est d’abord la liberté de mouvement d’Aliou Bah. Tout le monde se rappelle qu’on avait même honte de le convoquer. Il a fallu qu’il tente de se déplacer pour qu’à la frontière, on l’arrête. C’est une honte. C’est une honte qu’on évoque une loi qui n’a été que du copier-coller dans la littérature légale de notre pays. Quand on dit ‘’offense à Chef de l’État’’, ce n’est pas nous qui l’avons créé, nous l’avons copié dans la littérature légale française. Mais même les français se sont rendus compte que c’était une limitation à la liberté d’expression et ils l’ont supprimée. Où est-ce que la Guinée va ? Nous nous demandons », s’est-il indigné
Poursuivant, le président du BL a indiqué qu’au lieu d’avancer, la Guinée recule dès qu’une lueur d’espoir se montre. « À chaque fois que la Guinée ouvre une page, à chaque fois que nous commençons à espérer, nous faisons des pas en arrière. C’est grave ce qui est en train d’être vécu ici aujourd’hui dans notre vie. Aucun Guinéen ne devrait mourir dans l’exercice de la liberté parce que la liberté le définit. Aucun Guinéen ne devait être emprisonné dans l’exercice de sa liberté. La liberté nous définit. Aujourd’hui, nous faisons exactement le contraire de tout ce que nous devrions faire. Ce que nous devrions faire aujourd’hui est à l’origine du respect de la Guinée à travers le monde. En 1958, lorsque nos aînés devant une proposition de De Gaulle de choisir la liberté, l’indépendance ou l’intégration à une communauté française, nous avons choisi la liberté. C’est l’un des actes que nous sommes très fiers, mais c’est l’un des actes dont l’exercice est en train d’endeuiller tant de guinéens. Combien de jeunes guinéens avons-nous perdu simplement dans l’exercice de la liberté ? », s’interroge Dr Faya Millimono.
Ensuite, le leader du Bloc Libéral a réitéré son engagement à se battre aux côtés du MoDeL jusqu’à la libération d’Aliou Bah. « Au nom de tous les militants, de toutes les militantes et de tous les sympathisants du Bloc libéral pour témoigner notre solidarité à notre parti frère le MoDeL, sachez que ce que vous vivez, c’est comme si aujourd’hui tous les guinéens sont en sursis. Il suffit que vous ouvriez la bouche aujourd’hui et vous recevez des tonnes d’appels pour vous dire arrêtez parce qu’on peut vous tuer. C’est à cela que la Guinée ressemble aujourd’hui. C’est une honte. Mais nous allons promettre au peuple de Guinée que nous ne reculerons pas. Nous ne reculerons pas tant que ceux qui sont disparus, dont nous nous inquiétons pour leur vie, parce qu’après tout, on ne sait pas dans quelles conditions se trouvent Foniké Mengué, Billo Bah, Sadou Nimaga et Habib Marouane Camara. Nous allons continuer ce combat et nous combattrons jusqu’à ce que Aliou Bah soit libre. Il ne devait pas être en prison. Sa place n’est pas en prison. Et ce qu’il a dit et c’est le moment de le dire en Guinée. En fait, quand on dit la vérité en Guinée, on dit qu’on a insulté. On a confondu la vérité à une insulte », a martelé le président du Bloc Libéral.
Depuis l’arrestation de Aliou Bah, Dr Faya Millimouno est resté vent débout pour affirmer avec force, sa fraternité avec le leader du MoDeL. Pour lui et pour tous les autres détenus, le numéro 1 du BL jure de continuer le combat.
Moussa SIDIBE