On en sait un peu sur les causes de l’incendie ravageur qui a réduit en cendre, plusieurs ateliers de menuiserie et même des habitations. Même si aucune perte en vie humaine n’est encore signalée, les dégâts en termes de matériel sont énormes. Si dans d’autres circonstances, on parle de court-circuit, tel n’est pas le cas cette fois-ci dans le drame de Dabondy Bas-fond, dans la commune de Matam.
Selon une victime, « Ce sont des femmes qui préparaient du riz et qui ont jeté les cendres de leur fourneau en feu dans la poussière de bois ici. Cela a pris feu et s’est propagé jusqu’aux ateliers. Mon atelier en fait partie, mais rien n’a été sauvé. Il y avait neuf (9) armoires à quatre battants, huit (8) armoires à trois battants, onze (11) lits de 4 places, et dix (10) lits de 4 places en commande, tout était déjà fini, et tout est parti en fumée. Mes apprentis ont aussi tout perdu, ainsi que mes voisins… », a révélé une victime.
La propagation a commencé alors tout le monde dormait. « C’est aux environs de 3h du matin que j’ai constaté les premières flammes. Les enfants sont intervenus et ont mis l’eau pour éteindre le feu et se sont couchés. Quelques minutes après, la flamme s’est intensifiée et c’est devenu incontrôlable. On a tout fait pour éteindre le feu sans succès.
Si les sapeurs-pompiers sont arrivés à temps, l’accès impossible ne leur a pas permis d’intervenir à temps. Les véhicules des sapeurs-pompiers aussi n’ont pas pu accéder au lieu à cause du manque de route. Depuis 65 ans je suis dans ce bas-fonds, je suis née ici et c’est ici que j’ai fait toute ma vie. Mais chaque fois, nous connaissons ce genre d’événements. Nous demandons au Gouvernement de nous aider. Nous n’avons pas de route, s’il y avait une route pour accéder, on aurait limité les dégâts », s’est lamenté cette autre victime.
Les dégâts sont énormes. Dans la foulée, difficile d’estimer. « Même une aiguille n’a été retrouvée. Il y avait plus de 15 armoires de quatre battants, tout était déjà terminé. Il y avait aussi une commande de bibliothèques de dix unités, chaque bibliothèque vaut 4 millions, ainsi que 10 lits de 4 places, tout a été calciné dans cet incendie », a indiqué ce maitre menuisier.
Difficile pour le moment de confirmer ou infirmer s’il y a eu mort d’homme. « Depuis que je suis dans ce métier, c’est la 3ème fois qu’un tel cas arrive dans cet endroit. Nous espérons qu’il n’y a pas eu de mort. Nous avons beaucoup de jeunes qui apprennent avec nous dans ces ateliers. C’est ici qu’ils dorment. J’espère que le pire a été évité de justesse.
Les dégâts sont allés au-delà des ateliers, des ménages aussi ont été touchés. « Moi j’étais sortie pour aller au marché. J’avais 4 de mes enfants couchés, qui dormaient. À mon retour du marché, j’ai trouvé que le feu a brûlé toute notre maison. C’est au bas-fond ici que je vends. J’ai tout perdu, c’est seulement les habits que je porte comme ça qui me restent. Rien n’a pu être sauvé de ma maison, ce sont les voisins qui ont sauvé mes enfants », indiqué une autre femme.
Moussa SIDIBE