Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a atterri, ce lundi 24 février soir, à Kinshasa. Karim Khan doit y rencontrer les autorités pour consolider la feuille de route sur la justice, en lien avec les événements dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La visite se veut une mise en garde aux auteurs de crimes commis dans le Nord-Kivu.
Le procureur doit rencontrer les autorités congolaises, à commencer par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, et des membres du gouvernement. Karim Khan a aussi rendez-vous avec Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Le procureur entend faire de la justice une partie de la solution à la crise actuelle dans l’Est de la RDC. Il devrait mettre en garde les auteurs de crimes en cours dans le Nord-Kivu où le M23, milice soutenue par le Rwanda, affronte l’armée congolaise et s’est emparée d’une large partie de la province.
Combien de générations de vos enfants vont être sacrifiées ? Vont être ciblées ? Trop, c’est trop. Trop, c’est trop. Il ne s’agit pas là des larmes des avocats, ce sont celles des enfants, des femmes et des hommes, de la population de la République démocratique du Congo. Ce n’est pas un problème à minorer. Trop de gens se sont immiscés dans les affaires de ce pays, et ce, depuis des années. Les problèmes en RDC existent, mais les populations ont choisi la paix, pas la guerre. Mais avec toute l’humilité nécessaire, nous tendons la main au gouvernement de la RDC. Nous souhaitons amener de nouveaux partenaires afin d’essayer d’instaurer une approche solide, compréhensive, durable et holistique à la justice qui éradiquera le poison de criminalité du sol congolais et qui permettra à vos enfants d’avoir un meilleur futur après ces jours sombres que vous vivez aujourd’hui. Ce ne sera pas facile. Il n’existe pas de baguette magique. Si nous travaillons ensemble avec l’idée que ces enfants sont nos enfants, que les familles qui souffrent sont les nôtres, nous ne permettrons pas que cela continue.
Karim Khan a ouvert cette enquête sur le Nord-Kivu, en octobre dernier, à la demande des autorités congolaises. Elle porte sur les crimes commis dans la province, depuis le 1er janvier 2022.
En marge de cette enquête, son bureau entend aussi soutenir la création d’un tribunal spécial en RDC.
Avec RFI