L’ex-intendant général d’Alpha Condé, Kabinet Sylla, “Bill Gates”, était à nouveau devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Alors que la partie civile insiste sur la nécessité d’un procès, la défense dénonce une gestion partiale du dossier par l’État.
C’est le cas de Me Almamy Samory Traoré, l’un de ses avocats qui dénonce ce qu’il qualifie d’extrapolation dans le traitement de cette affaire depuis 2022. Pour lui, les autorités refusent d’accepter la réalité.
« L’État ne veut pas accepter une défaite. Ce dossier a été le premier traité par la CRIEF, et à tous les niveaux, l’État a perdu. Même la Cour suprême, lorsqu’elle est saisie, se concentre principalement sur des questions de forme. Si la chambre de contrôle a échoué à user de sa faculté d’évocation et à approfondir les enquêtes, nous sommes prêts à le faire », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le conseil de Bill Gates trouve aussi illégale, la détention de son client, vu qu’elle est en violation du droit.
« M. Kabinet Sylla est en détention arbitraire. La loi prévoit une durée maximale de 24 mois pour la détention préventive en matière correctionnelle, or mon client est détenu depuis bien plus longtemps. Cette situation est illégale, et l’État persiste dans cette violation du droit”, a-t-il dénoncé.
Il accuse également l’Agent judiciaire de l’État de vouloir prolonger artificiellement la procédure, refusant d’admettre l’échec des poursuites engagées contre son client. Ce qui n’est pourtant pas l’avis de Me Pépé Antoine Lamah. Il croit dur comme fer, qu’il existe bien des preuves accablantes conte le patron du groupe Djoma.
Me Pépé Antoine Lamah, avocat de la partie civile, soutient que la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) doit aller jusqu’au bout de la procédure pour préserver sa crédibilité.
« Je suis formel. Si ce dossier n’est pas renvoyé devant la chambre de jugement de la CRIEF, alors qu’il contient des charges suffisantes, pour ne pas dire des preuves accablantes, contre M. Kabinet Sylla et le groupe Dioma, autant fermer cette Cour. Ce dossier est étayé par des éléments probants justifiant pleinement un procès. Si cette affaire n’est pas jugée, la CRIEF perdra toute raison d’être », a-t-il soutenu.
MJD