Face aux hommes de médias ce mercredi, la question liée aux médias fermés a encore été posée au chef du gouvernement. Si l’opinion s’accorde à conclure un désamour total entre les autorités de la transition et les médias, Bah Oury trouve le contraire et se défend avec la nomination de certains journalistes et la mise à disposition des maisons de presse à l’intérieur du pays.
Pour lui, « depuis que des décisions ont été prises concernant trois médias, le gouvernement guinéen apparaît comme un gouvernement qui est contre la liberté de la presse… Or, de manière concrète, lorsque vous faites le bilan de tout ce qui a été fait pour l’écosystème de la presse, de manière générale ou à titre individuel, l’implication des journalistes dans des centres de décisions de l’État, c’est sans commune mesure avec tout ce qui a été fait durant les années antérieures. Quelqu’un qui n’aime pas la presse aurait cherché à étouffer totalement la presse », a-t-il rappelé.
Et d’ajouter, « les radios rurales couvrent l’ensemble du territoire national aujourd’hui. La Maison de la presse de Kankan, celles de Nzérékoré, Labé et Kindia, c’est une décision du président de la République de les mettre à la disposition des journalistes pour qu’ils travaillent dans un meilleur contexte ».
C’était juste trois mois après sa nomination, que la décision a été prise pour la fermeture des principaux médias du pays. Pour le rôle qu’il a joué pour éviter ce qui est arrivé, Bah Oury indique que « lorsqu’ils ont refusé la main tendue au mois de mai de l’année dernière, que ceux qui refusent d’aller dans le sens du changement vont disparaitre par leur propre faute. J’ai dit aux journalistes qu’il y a un espace à prendre. Mais cela doit correspondre à une prise en compte que les paradigmes ont changé. Ces paradigmes, c’est valable pour la presse, mais aussi pour la politique, la vision qu’on a de la société guinéenne aujourd’hui », a-t-il révélé à la presse.
Sans remord pour des jeunes guinéens privés d’emplois, le premier ministre se félicite aujourd’hui. « … la presse actuelle, à travers le nombre de médias sur le bouquet Canal+, je pense qu’il y a une vision nouvelle, des innovations, des médias moins politisés, beaucoup plus constructifs, innovants, c’est ce que nous voulons. Nous ne voulons pas une société sectaire. Nous voulons une société ouverte qui brasse les idées venant d’un peu partout », a-t-il salué.
Moussa SIDIBE