La semaine qui finit a été marquée par deux sorties majeures concernant la conduite de la transition. La première, est celle du premier ministre, chef du gouvernement. Lors de son grand oral, Amadou Oury Bah a fait le point de la transition, les acquis, les défis et les perspectives. Une communication qui a laissé place aux appréciations tous azimuts. C’est le cas au RPG Arc-en-ciel ce samedi à la faveur de l’assemblée générale hebdomadaire avec l’ancien ministre du commerce Marc Yombouno. Ce cadre du bureau politique national du parti jaune dit avoir suivi le premier ministre sans retenir grand-chose.
« J’ai eu la chance de tout suivre, on ne peut pas retenir grand-chose. C’est-à-dire, quand on dit de retenir grand-chose, c’est quand il y a une logique dans tout ce qu’un responsable dit. Mais au vu des engagements pris après le coup d’État du 5 septembre 2021, en matière de retour à l’ordre conditionnel, en matière du respect du chronogramme des 24 mois à travers les 10 actions, en matière des engagements personnels de ne pas être éligibles pour les instances qui seront mises en place pour le retour à l’ordre conditionnel, jusqu’à la date du 30 décembre 2024, rien n’a été fait. Et c’était ça la mission de la transition. La charte est très claire. Il n’a pas été dit dans la charte de construire des ponts, de construire des écoles ou de rénover. Donc, nous pensions que le premier ministre, quand il prendrait la parole, devrait d’abord revenir sur ses aspects. Qu’est-ce qui a motivé la non-atteinte, la non-réalisation de tous ces engagements-là ? Au lieu de parler d’autres choses », a-t-il expliqué.
L’autre communication, c’est celle de la France en lien avec les disparitions d’acteurs en Guinée.
« Le gouvernement français, à travers le ministère de l’Europe et de la Coopération, a fait une déclaration de mise en garde au gouvernement guinéen, l’appelant au respect des libertés, des droits de l’homme et au retour à l’ordre constitutionnel à travers un dialogue inclusif. Nous disons que c’est une très bonne chose », s’est d’abord réjouit l’ancien ministre Marc Yombouno avant de s’interroger.
« La France aurait dû agir depuis longtemps. Nous savons qu’avec les autorités actuelles, quand la France donne des instructions, ça sera suivi. Pourquoi tant de malheurs, autant de kidnappings et de disparitions qu’ils ont cités dans cette déclaration : les kidnappings, les disparitions de Foniké Mengué, Billo Bah, Marouane et Abdoul Sacko tout récemment ? »
Pour Marc Yombouno, ces noms cités par la France ne sont pas les seuls qui subissent les affres du CNRD. « Ce qui est bizarre, c’est que nullement ils n’ont parlé de Saadou Nimaga, de nos camarades prisonniers politiques, pour attirer l’attention du gouvernement. Ou bien la France considère-t-elle qu’il y a des citoyens de second ordre qui sont du RPG Arc-en-ciel ? Ou bien ne subissons-nous pas, comme les autres, les violations des droits de l’homme et des libertés qu’ils ont citées ? », a-t-il insisté.
DAVID