Bientôt un an sans aucune nouvelle de Foniké Mènguè et Billo Bah, deux figures de proue du Front National pour la Défense de la Constitution. Aux deux acteurs de la société civile, s’ajoute le journaliste Habib Marouane Camara et l’ancien secrétaire général du ministère des mines enlevés par des hommes uniformes qui sont aussi sans nouvelle. Aliou Bah, leader du MoDeL, est quant à lui, détenu à la Maison Centrale pour offense au chef de l’Etat.
S’exprimant sur leur situation, Ibrahim Diallo s’est apitoyé en ces termes. « Ce sont mes camarades. Nous avons passé les sept dernières années ensemble, tous les jours, nous sommes ensemble, on mène le combat pour le retour à l’ordre constitutionnel. Mais fort malheureusement, ils ont été enlevés par la junte parce que tout simplement ils se sont opposés à la confiscation du pouvoir, ils ont appelé à l’organisation d’une manifestation contre la fermeture des médias et pour le retour à l’ordre constitutionnel, le soir on est venu les cueillir et depuis ce jour, jusque maintenant, nos amis son séquestrés par la junte au pouvoir. »
Et d’ajouter, « Il y a aussi Marouane Camara, un journaliste lanceur d’alerte qui a été enlevés par des gendarmes, il est victime de disparition forcée ».
A en croire Ibrahim Diallo, « aujourd’hui, si vous êtes opposés à la junte, vous risquez quatre conséquences. Premièrement, c’est la prison, nous avons le cas de Aliou Bah et d’autres leaders et cadres politiques en prison ; Vous risquez également la disparition forcée, la preuve c’est nos amis ; Troisièmement, vous risquez l’exile ; Et ceux qui ne sont pas chanceux, le dernier risque, c’est la mort. Aujourd’hui nous avons des citoyens, lorsqu’ils veulent exprimer leur opposition à la junte, dès qu’ils sortent dans la rue, mains nues, ce sont des militaires qu’on déploie sur le terrain avec des armes léthales pour tirer sur les citoyens guinéens qui demandent que le respect de leurs droits et le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il détaillé.
A la question de savoir s’il craint lui aussi pour sa vie, le responsable des opérations du FNDC a clairement indiqué que « tout le monde est menacé aujourd’hui en Guinée, en tout cas tous ceux qui sont opposés à la junte sont menacés. Vous ne pouvez pas parler, vous ne pouvez pas critiquer, nos cadres sont recherchés ».
La Rédaction