Alors que les partis politiques suspendus et mis sous observation s’attèlent à l’analyse des voies et moyens pour éviter la force du gouvernement qui a présenté les résultats de leur évaluation, le ministre porte-parole du gouvernement vient encore remuer le couteau dans la plaie. Même si pour les partis comme le RPG AEC, c’est un non-évènement, cette sortie d’Ousmane Gaoual Diallo peut se révéler comme une véritable menace pour leur survie.
« Lorsqu’on exige d’un parti politique qui a inscrit librement qu’il doit faire des congrès tous les trois ans tous les 5 ans… vous devez faire des congrès régulièrement, vous devez accepter de vous soumettre à cette exigence que vous vous êtes dotés et puis le faire ». Et de menacer, « Si la pédagogie ne l’emporte pas, la coercition existe. L’État c’est aussi cela. Il y a des règles et des moyens pour faire en sorte que sa décision soit appliquée. Mais, le plus important pour nous, c’est que cela se passe dans une bonne acceptation des acteurs (…). Mais, si à l’issue des 90 jours, s’ils ne respectent pas les règles et les exigences du ministère de l’administration du territoire, ils subiront la rigueur de la Loi (…). Ça peut aller jusqu’à la dissolution, le retrait de leurs agréments », a-t-il prévenu.
Parmi les points évoqués par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et qui incriminent les partis politiques, la gestion des finances des partis, leur mode de financement. Sur cette question, Ousmane Gaoual Diallo se montre on ne peu plus clair.
« Lorsqu’un parti politique mobilise des ressources à travers les militants, à travers les associations, à travers les personnalités, des donateurs, de l’État, la transparence financière voudrait que cet argent soit utilisé strictement pour développer les activités du parti. Sinon c’est comme un abus de biens sociaux, c’est de l’argent collecté, qu’une personne ou deux utilisent. C’est pour ça qu’on exige aussi ces contrôles-là. Et le troisième point qui est marqué là-dessus, c’est le respect des statuts et règlement et intérieur que vous avez élaborés librement. Donc, c’est très important de comprendre que le rappel que l’administration du territoire est en train de faire là, aurait dû être fait depuis très longtemps. L’objectif, ce n’est pas de fermer un parti l’objectif, ce n’est pas de lutter contre les grands ou les petits partis politiques. L’objectif est de dire, si nous voulons faire la refondation, elle commence quelque part », a-t-il laissé entendre.
Pour le ministre des transports, la pratique de lutte contre la corruption engagée par le Mamadi Doumbouya, est une lutte généralisée qui n’épargne aucune entité. « Vous voyez cette lutte contre la corruption que l’État a engagée, il y a des choses nouvelles qui se passent en Guinée. Dans les temps, un acteur politique en activité, on ne peut savoir, ou le mettre en cause devant la justice, c’est une fois qu’il n’est plus aux affaires et que ça dure. Aujourd’hui, vous voyez que même les gens qui sont aux affaires actuellement, lorsque la justice s’intéresse à leurs cas, ils sont diligentés comme pour n’importe quel autre citoyen. Donc, ce sont des pratiques nouvelles. Si on parle de refondation, c’est pour aussi habituer dans les partis politiques, dans l’administration, dans la vie en société que les règles que nous nous donnons doivent être observées, parce que c’est grâce à ça que nous vivons en paix et dans la quiétude. Donc, c’est très important », a-t-il soutenu.
Contrairement à la grande opinion qui trouve en cette opération, une fixation sur les supposés grands partis (pour leur histoire et leur participation à l’ensemble des échéances électorales), Ousmane Gaoual Diallo précise.
« Une des critiques qui a été la plus portée, est celle qui consiste à faire croire que cette activité d’assainissement vise à museler un parti ou deux partis, ou les grands partis comme on a tendance à le dire. Mais, permettez-moi de le dire ici, à la suite de la communication qui a été tenue par le ministère de l’administration du territoire et soutenue par le gouvernement, que c’est une loi commune, qui est en train d’être appliquée à tous les partis. Donc, c’est une activité tout à fait normale et que nous continuerons à faire », a-t-il promis.
Sur la question relative à son éventuelle candidature si toutefois il arrivait à obtenir la tête de l’UFDG, l’ancien coordinateur de la cellule de communication du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo est clair : « Non, je l’avais dit. Je ne serai ni candidat indépendant, ni par un parti politique. Moi, mon candidat, c’est Mamadi Doumbouya. Et là-dessus, on est clair », a-t-il coupé court.
Moussa SIDIBE