Tenu entre le marteau et l’enclume, d’un côté, le tribunal de première instance de Dixinn qui l’intime de suspendre tout congrès jusqu’à nouvel ordre, et de l’autre, acculé par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation pour se mettre en règle dans 45 jours (chose qui inclut la tenue d’un congrès), le parti dirigé par Cellou Dalein Diallo fait aussi face à un bruit à l’interne. Il s’agit d’un mémorandum rédigé par 14 secrétaires fédéraux de la Haute Guinée et de la Guinée Forestière, même si certains signataires s’en désolidarisent par écrit officiel.
Parmi les personnes à l’initiative de la rédaction du mémo, Joachim Baba Millimono, responsable de la communication de l’UFDG. Entre autres propositions faites dans le mémorandum, le départ de Cellou Dalein Diallo de la présidence du parti pour en être le président d’honneur. A peine son implication sue, M. Millimono fait face à des critiques acerbes, certains allant jusqu’à le qualifier de ‘’traitre et de vendu’’. Droit dans ses bottes, Johachim Baba Millimono dit assumer sa position.
« Quatorze fédéraux se sont réunis pour discuter de la vie du parti, de son avenir, et des inquiétudes légitimes que se posent aujourd’hui, puis il y a eu ce mémorandum. Moi, je ne joue pas au jeu des hypocrites, encore moins à celui de mes détracteurs internes. Dans ce flou général, certains camarades, notamment de la Forêt et de la Haute Guinée, ont pris l’initiative de se retrouver pour réfléchir et se poser les bonnes questions. Ils ont jugé que j’étais bien placé peut-être pas le meilleur, mais compétent pour répondre à certaines de leurs interrogations. Après tout, je suis le coordinateur de la communication du parti. J’ai donc accepté leur invitation, et je les remercie. Ma participation à cette rencontre a permis d’éclaircir certaines zones d’ombre, de dissiper des doutes, même si des préoccupations subsistent », a-t-il expliqué.
Sur l’esprit du mémorandum, le responsable de la communication de l’UFDG, le remplaçant d’Ousmane Gaoual Diallo à ce poste, reste catégorique, la tactique de feu Bah Mamadou en 2007 est envisageable aujourd’hui.
« Aujourd’hui c’est de conseiller le président [Cellou Dalein Diallo] d’envisager une transition au sein du parti, que lui il fasse comme Bâ Mamadou l’a fait. Bâ Mamadou a désigné son successeur, il a amené monsieur Cellou Dalein Diallo dans le parti, il l’a fait accepter. Monsieur Cellou Dalein Diallo peut faire pareil, il peut désigner qui il veut, nous le proposer avec des arguments qu’il pourra trouver, qui ne manqueront pas et nous l’aiderons à faire accepter ce choix. Et lui en tant que président d’honneur il continuera à exercer son influence sur le parti. Mais le mémorandum est aussi clair, il ne s’agit pas de dire ôte toi de là et je m’y mette, non. Mais pourquoi on fait des interprétations fallacieuses (…). Cellou Dalein Diallo n’est pas un Dieu, je suis désolé, c’est un humain qui a des forces et des faiblesses, chacun a ses qualités et ses défauts », s’est-il défendu.
La désolation de ce cadre proche de Cellou Dalein Diallo, c’est son constat de voir que des ‘’gens estimer que Cellou n’a aucun défaut’’
« C’est qui est désolant, c’est de constater pour beaucoup de gens que c’est un homme parfait qui n’a aucun défaut, donc il ne faut pas le critiquer, il ne faut pas estimer qu’il a eu tort mais il peut avoir tort et dans le cas d’espèce je ne peux pas dire qu’il a eu tort. Mais nous avons estimé qu’il faut l’aider à voir plus clair. La politique n’est pas statique, elle est dynamique et c’est en tenant compte du dynamisme de la politique que les fédéraux signataires de ce mémorandum ont cru bon dans le souci de conserver les acquis, dans le souci d’éviter au parti des sanctions comme le RPG et l’UFR et puis d’autres qui sont aujourd’hui suspendus ont estimé qu’il faut lui conseiller une démarche. C’est un mémorandum dans lequel sont consignées 3 propositions. On n’a pas dit : président, on ne veut plus de vous, on ne l’insulte pas. On n’a pas dit : non, il faut tout remplacer. Le congrès est une obligation. Maintenant, ce congrès ne peut avoir lieu que si nous avons une situation claire avec la justice, or la justice aujourd’hui je ne sais pas, si elle prend fait et cause pour monsieur Ousmane Gaoual Diallo parce qu’il est membre du Gouvernement, je ne sais pas… Mais qu’il s’agisse de ça ou pas l’essentiel c’est quoi ? Que l’on s’entende », a dit Joachim Baba Millimono.
La réintégration des membres exclus du parti, c’est l’autre proposition faite dans le mémo. Et pour M Millimono, « … en les réintégrant dans le parti, on aura renvoyé l’image d’un parti qui accepte le dialogue, un parti qui accepte la contradiction, un parti qui tolère, un parti résiliant, cela va davantage confirmer le leadership du président Cellou Dalein Diallo. Pourquoi les gens refusent la réalité ? Pourquoi on refuse le débat, on nous traite de vendu ? Moi je ne suis pas démissionnaire et je refuse de démissionner comme certains le pensent », s’est lâché dans une vidéo chez nos confrères d’Allureinfo.
Daouda