Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, depuis l’exile a pris la parole ce samedi en visioconférence lors de l’Assemblée générale hebdomadaire de son parti. Cellou Dalein Diallo dont le parti est mis sous observation pour 45 jours afin de se mettre en règle par le MATD, a mis l’occasion à profit pour envoyer un message à la junte au pouvoir depuis le 5 septembre en Guinée.
« Nous défendons le respect des droits, des libertés, des sociétés, conformément aux discours déclinés lors de la prise du pouvoir et conformément aux discussions sur la charte de la transition. Nous sommes des libéraux, nous sommes pour la liberté des droits. C’est pourquoi, nous voulons que les citoyens choisissent leurs dirigeants, mais chaque homme est libre de choisir », a-t-il rappelé.
Les promesses non tenues, l’ancien premier ministre les dénonce avec force. « Ils avaient promis de lutter contre les mauvaises pratiques. Aujourd’hui, la junte veut confisquer les droits, museler la presse, organiser les disparitions forcées, tuer des jeunes de moins de 20 ans, qui voulaient juste manifester leur mécontentement, et revendiquer le respect des dispositions de la Charte de la transition, que la junte elle-même a élaborée et nous a imposés (…) Aujourd’hui, il y a des disparitions forcées, des violations des droits de l’homme, des assassinats, des morts suspectes dans les prisons, comme celles du général Sadiba Koulibaly et de Dr Dioubaté. Il faut aller soutenir ça ? », s’est-il questionné.
Depuis quelques jours, une nouvelle vague de départ s’opère au sein de l’UFDG vers le CNRD. Sur la question, Cellou Dalein Diallo est clair. « Ceux qui ont mené ce combat avec nous jusqu’à maintenant, s’ils sont fatigués et pensent qu’il faut aller à la soupe ou aller ailleurs pour se reposer, qu’ils le fassent et nous laissent tranquilles. Nous sommes des hommes de conviction, des hommes d’honneur, et nous nous battons pour la Guinée, pas pour une identité donnée, pas contre un parti, contre un homme, mais contre toutes les mauvaises pratiques que nous avons vécues. (…) Ceux qui sont fatigués de la lutte peuvent se reposer ou soutenir ces pratiques liberticides (…). On a vu des collaborateurs défendre ces valeurs, condamner ces délits, avec une éloquence respectable. Ils avaient, par leurs discours, suscité le soutien de nos militants. Aujourd’hui, ils changent de discours », a-t-il indiqué.
Moussa SIDIBE