Mamadou Mounir Diallo, un cambiste exerçant à Madina a été définitivement condamné ce mardi 6 mai 2025 à trois ans de prison ferme par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Cette décision a été rendue par le juge de l’application des peines Aboubacar Conté, du fait que toutes les voies de recours ont été épuisées.
Le condamné a été de nouveau reconnu coupable d’abus de confiance portant sur une somme de 4 milliards 600 millions de francs guinéens. Dans cette affaire, qui a fait l’objet de plusieurs débats judiciaires, sept personnes se sont constituées parties civiles, tant devant la chambre de jugement que devant la chambre d’appel. Selon Me Lanciné Diabaté, l’un des avocats des parties civiles, le prévenu n’a jamais contesté les faits qui lui étaient reprochés.
« La première décision est sortie. Il n’a pas nié. La deuxième est sortie. Il n’a pas nié. J’ai initié la procédure de contrainte par corps. Il n’a pas nié. Et il n’a jamais fait de recours », a rappelé l’avocat.
Après avoir déjà purgé six mois de détention, Mamadou Mounir Diallo avait sollicité, lors de l’audience du 25 octobre dernier, un délai moratoire de six mois pour verser une caution de 500 millions de francs guinéens au greffe de la CRIEF. Bien que ce délai lui ait été accordé, il n’a finalement déposé aucun franc. Il avait pourtant proposé un plan de remboursement, mais celui-ci a été jugé irrecevable par les parties civiles, dont Mamadou Aliou Diallo. Le cambiste s’était engagé à rembourser seulement 5 millions de francs par mois.
« Quelqu’un qui vous doit 4 milliards 600 millions vous propose de payer 5 millions par mois. Faisons le calcul : combien d’années faudrait-il pour tout rembourser ? Pourtant, il ne s’agit pas d’un crédit. Il a reçu la totalité de la somme en devise », a souligné l’avocat des plaignants.
Les parties civiles ont été entendues, et le prévenu a été condamné à leur verser les 4 milliards 600 millions. Toutefois, son avocat, Me Mohamed Abou Camara, maintient qu’il n’y a pas eu détournement de fonds. Selon lui, cette affaire relève du civil et non du pénal, ce qui rend incompréhensible à ses yeux, la condamnation prononcée par la CRIEF. Il estime par ailleurs que son client ne pourra pas honorer sa dette s’il reste incarcéré, étant donné le montant considérable en jeu.
Mamadou Mounir Diallo retourne donc à la maison centrale de Conakry pour purger sa peine, tandis que les victimes attendent toujours réparation.
MJD