Cinq jours après la sortie de prison de l’ancienne première dame Sylvia Bongo et du fils d’Ali Bongo, Noureddin, Luanda a annoncé que le président déchu Ali Bongo Ondimba et sa famille ont atterri en Angola. La mesure met ainsi fin à 19 mois de captivité à Libreville, après le coup d’État du général Brice Clotaire Oligui Nguema.
« À la suite des initiatives du président de la République d’Angola et président en exercice de l’Union africaine, João Lourenço, auprès du président Brice Oligui Nguema du Gabon, la famille Bongo a été libérée et vient d’arriver à Luanda », a indiqué la présidence sur les réseaux sociaux, images à l’appui.
Le président déchu, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin, jusque-là sous surveillance ou incarcérés, ont vu leur situation évoluer positivement ces derniers jours. La pression diplomatique et les efforts de médiation ont fini par porter leurs fruits.
Dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 mai 2025, la famille Bongo a quitté le Gabon à bord d’un vol spécial affrété par le gouvernement angolais. Direction : Luanda, où ils ont atterri après une opération discrète, mais coordonnée.
Cette médiation intervient après une visite officielle du président Lourenço à Libreville où il a rencontré Ali Bongo, toujours sous résidence surveillée.
Peu après cette rencontre, les autorités de transition ont assoupli la détention de Sylvia Bongo et de son fils, les plaçant également sous résidence surveillée.
Pour rappel, l’Union Africaine avait suspendu le Gabon à la suite du coup d’État du 30 août 2023. Toutefois, le pays a été réintégré le 30 avril 2025, avec des appels clairs à une désescalade politique et à la protection de la famille de l’ancien président.
Le départ d’Ali Bongo et de sa famille du Gabon vers l’Angola semble répondre à cette exigence.
Les autorités gabonaises n’ont, pour l’instant, donné aucune indication sur l’abandon ou la poursuite des procédures judiciaires visant Sylvia et Noureddin.
Leurs avocats avaient dénoncé des conditions de détention inhumaines, ce que le régime militaire avait toujours nié.
L’exil angolais ouvre ainsi une nouvelle phase dans le processus de transition au Gabon. Il soulage une partie de la tension politique intérieure tout en soulevant de nouvelles questions : la famille Bongo restera-t-elle définitivement à Luanda ? Et quelles seront les prochaines décisions du gouvernement de transition concernant l’avenir politique du pays ?
La Rédaction