Cette fin de semaine aura particulièrement été marquée par des passe d’armes entre les secrétaires fédéraux démis de l’UFDG de Siguiri, Kouroussa et Kankan et le bureau politique national.
Suite donc à la violation délibérée, dit-on, des dispositions combinées des statuts et du règlement intérieurs du parti par ces derniers, le vice-président chargé des affaires sociales et juridiques, Dr Fodé Oussou Fofana a pris la décision de les démettre de leurs fonctions.
Dans un communiqué, Ibrahima Sow, Lanciné Tiguiberi Keita et Antoine Dôbô Guilaogui ont contesté leur exclusion du parti dirigé par l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo.
« Cette exclusion comme tant d’autres avant, traduit une dérive inquiétante. Sur le fond, elle repose sur aucune procédure disciplinaire régulière en violation directe de l’article 13 des statuts et de l’article 51 du règlement intérieur ».
Ces textes évoqués, le coordinateur des fédérations de l’intérieur du pays pense que ces secrétaires fédéraux, notamment celui de Kankan ne les lit pas.
« Un véritable responsable se réfère aux textes du parti. Mais puisqu’il ne les lit pas, il ne peut pas les comprendre », a déclaré Abdoulaye Bah
L’ancien président de la délégation spéciale de Kindia a par ailleurs tenu à préciser : « Nous ne sommes pas contre le CNRD, mais il faut être clair, nos cadres élus par les militants ne peuvent pas appartenir à la fois à l’UFDG et au CNRD. Ce n’est pas possible. On ne peut pas être chrétien et musulman à la fois. Il faut que les guinéens apprennent à choisir et à assumer leurs choix. S’il veut rejoindre le CNRD, qui l’en empêche ? Qu’il rédige simplement une lettre de démission. Tous les conflits que nous avons avec certains cadres cooptés viennent du non-respect des procédures internes. Le président Cellou Dalein Diallo a été clair. Ceux qui sont fatigués n’ont qu’à partir, ceux qui ont soif n’ont qu’à aller boire la soupe populaire et laisser l’UFDG tranquille », a précisé Abdoulaye Bah.
Dans une sortie dans la presse après son exclusion, le désormais « ancien secrétaire fédéral de Kankan » s’était particulièrement attaqué au vice-président Fodé Oussou Fofana. Une attaque à laquelle ce dernier a apporté des éclaircissements.
« Quand j’ai vu le doyen Dogbo Guilavogui s’attaquer à ma personne en disant que c’est Fodé Oussou qui l’a exclu, c’est faux. Fodé Oussou ne peut exclure personne seul, c’est le conseil politique qui a pris cette décision. Je vous demande d’expliquer cela. Parce qu’un responsable, un secrétaire fédéral, qui est resté longtemps dans le parti, comme il l’a dit lui-même, il paraît même qu’il est arrivé avant moi, avant le président Cellou ne sait pas que lorsqu’on le démet de ses fonctions, c’est le conseil qui prend la décision. C’est triste. Quand tu dis : Personne ne peut m’enlever, je reste et demeure secrétaire fédéral. Il y a eu un mémorandum, mais écoutez, les fédérations se sont rendus compte qu’elles n’avaient pas été consultées, les secrétaires et les sections n’avaient pas été consultés. Les fédéraux ont signé en leur propre nom. Maintenant, les fédérations ont envoyé des lettres d’excuses à la direction nationale. Ils ont déclaré assumer pleinement leurs actes et être d’accord avec ce qui a été écrit. La direction prend alors la décision de vous exclure. Ce n’est pas compliqué. Il ne faut pas déplacer le débat, il ne s’agit pas de voiture », a-t-il laissé entendre.
Dans leur communiqué, le trio de secrétaires fédéraux exclus de l’UFDG a aussi remis en question la légalité de la vice-présidence de Fodé Oussou Fofana.
« Depuis le départ de Cellou Dalein Diallo, aucun intérim n’a été acté comme le prévoit l’article 14, alinéas 6 et 7, qui limite strictement cette fonction à six mois. En l’absence de base légale, Fodė Oussou Fofana n’a ni la légitimité ni l’autorité pour signer des actes au nom du parti », font-ils observer.
Daouda Mohamed