Le coup d’envoi du Forum sur l’avenir de la presse en Guinée a été donné ce lundi à Conakry. Une initiative de la Haute Autorité de la Communication, le rencontre qui doit durer trois jours a mobilisé d’importants invités de la sous-région. Autour de Boubacar Yacine Diallo, le Président du Conseil National de Transition, le Premier Ministre, ainsi que des membres du CNRD et du Gouvernement.
Une tribune pour le président de la HAC de faire une certaine autopsie de la presse guinéenne. « L’avenir de la presse indignée se construit aujourd’hui. Et c’est pour cette raison que nous avons initier mes collègues et moi, ce forum, pour évoquer, par elle-même, les sujets concernant l’exercice de la profession. Une profession qui a été infiltrée, n’ayons pas peur des mots, par des individus à la recherche du gain facile, parfois dans la malhonnêteté. Et je suis au regret de faire ce constat devant les journalistes qui sont en face de moi et que je respecte. Je voudrais donc m’adresser à vous, journalistes, professionnels, avisés. Je voudrais vous demander de sortir de nos rangs ces individus malveillants qui sont venus intégrer la corruption dans nos rangs, alors qu’ils prétendent dénoncer cette corruption. Ce sont les premiers corrompus. Nous devons les sortir de nos rangs. Nous devons assainir nos rangs pour nous faire respecter, pour nous faire écouter, pour nous faire entendre », s’est indigné Boubacar Yacine Diallo
Selon le président du conseil national de transition,
« « Nous savons tous qu’une presse libre n’est pas synonyme de désordre. Elle est garante de vérité, de diversité, de rassemblement, de transparence et défend une bonne gouvernance. Et surtout, elle témoigne de la participation citoyenne (…) C’est pourquoi ce forum prend tout son sens aujourd’hui, dans cette phase de refondation de l’État et de rectification institutionnelle. »
Pour Dr Dansa Kourouma, la dynamique de refondation en cours nécessite l’apport de tous, y compris les hommes de médias. « L’avenir de la presse guinéenne est en effet une question centrale, à la fois légitime et opportune. Car cette transition que nous traversons exige l’implication de tous les corps sociaux, et plus particulièrement de la presse en tant que miroir et acteur du changement. Une presse dynamique et professionnelle, indépendante et responsable, est la garantie d’un État stable, d’une société informée, d’un peuple éveillé. »
C’est pourquoi le président du CNT salue l’opportunité d’un forum sur l’avenir de la presse en Guinée. « Ce forum en est la preuve. Nous croyons en la capacité de transformer notre presse, en sa faisabilité. Ensemble, nous revenons d’un diagnostic sans complaisance des failles et des déviations qui ont conduit la presse nationale à identifier les causes profondes et à construire sur des bases solides une presse responsable des enjeux majeurs de notre époque », a indiqué le président du CNT.
Le 22 mai 2025 fera exactement un an, jour pour jour que les médias de grande écoute de Guinée ont été fermés par les autorités de la transition. C’était quelques mois seulement après la nomination de Bah Oury à la primature. Aujourd’hui, le premier ministre se montre tout heureux des résultats de cette fermeture.
« Pratiquement, cela fait un an jour pour jour que nous avions divorcé. Mais je me réjouis aujourd’hui que les torts ont été justement rétablis. Le temps permet parfois de régler beaucoup de conflits (…). Cela a permis aussi, dans les faits, de faire en sorte que, progressivement, l’esquisse et l’émergence d’une forme nouvelle de la pratique de la presse en République de Guinée puissent émerger. C’est quelque chose de très important, et nous nous en félicitons. Donc, peut-être, avec l’initiative du président de la Haute Autorité de la Communication, le temps de la raison est venu ; d’où la nécessité d’utiliser ces trois journées pour aller en profondeur, dans le cadre d’une introspection, afin de faire ressortir une nouvelle dynamique qui ne soit pas des dynamiques administratives, mais des dynamiques souhaitées par la presse, de manière générale, par eux et pour eux-mêmes », a-t-il indiqué.
Moussa SIDIBE