La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières a évoqué le dossier à nouveau ce lundi, le dossier de David Makongo, accusé d’occupation illégale, de destruction de l’environnement et d’évasion. L’absence de l’accusé, actuellement aux États-Unis, a suscité de vives discussions entre la défense et le parquet, conduisant finalement à un report de l’affaire au 2 juin 2025.
Me Michel Tagbino, l’avocat de David Makongo, a justifié l’absence de son client par l’hospitalisation de son épouse aux États-Unis. « Il a toujours répondu aux convocations, mais il se trouve actuellement au chevet de sa femme gravement malade, comme en attestent les documents médicaux que nous fournirons », a-t-il plaidé, demandant un délai de deux mois pour permettre à son client de revenir en Guinée.
Le substitut du procureur spécial Malick Marcel Oularé a vivement contesté cette requête, dénonçant un mépris de la justice. « Un accusé ne peut quitter le territoire sans autorisation judiciaire. Où sont les preuves de cette prétendue hospitalisation ? Même si elles existent, cela ne justifie pas une absence de deux mois », a-t-il martelé, rappelant que Makongo avait déjà manqué à plusieurs reprises à ses obligations judiciaires depuis sa libération.
La substitute du procureur Amiata Kaba a aussi renchéri en soulignant les incohérences dans les arguments de la défense. « Depuis qu’il a évoqué un congrès minier pour justifier son absence précédente, Makongo n’a plus comparu. Cette nouvelle excuse manque cruellement de preuves », a-t-elle insisté, proposant un report d’un mois maximum.
En réplique, Me Tagbino a défendu la légitimité de sa demande, expliquant que « Dans le système américain, l’hospitalisation d’une conjointe impose la présence du mari ». Il a promis de fournir sous peu, les documents médicaux attestant de la situation.
Après ces échanges tendus, la Cour a finalement opté pour un compromis, reportant l’affaire au 2 juin prochain, soit dans deux semaines, tout en maintenant l’obligation de citer formellement tous les prévenus, y compris les coaccusés chinois. Ce délai permettra à la défense de produire les justificatifs médicaux tout en répondant aux exigences du parquet de ne pas prolonger indûment la procédure.
MJD