Couverts d’imperméables, à vue d’œil inconscients, à peine chaussés, ils sont des dizaines de jeunes désœuvrés à passer et à repasser le clair de leur temps à escalader la clôture de l’école primaire Federico Mayor située à équidistance entre le port de Sandervalia et la bourse du travail, non loin du siège de la présidence de la transition, le palais Mohamed 5.
Là-bas, alors que les élèves de ce temple du savoir sont en vacances, l’enceinte de l’école est transformée en un temple des drogués. La vente et la consommation se passent à ciel ouvert sous le regard impuissant des riverains et parfois indifférent des hommes en uniformes qui vont et reviennent sur cette corniche supposée être sous haute surveillance à cause de sa proximité avec palais et la rentrée principale du camp Koundara.
Quand ça plait, de passage parfois, des militaires (souvent des forces spéciales), procèdent à des arrestations spontanées mais juste pour de courtes durées et le mouvement reprend de plus belle en quelques minutes seulement.
Dans la cour de l’école tout comme aux alentours, le trafic se fait, la drogue se vend comme des cacahouètes, sans aucune once de peur ni de gêne.
Le week-end dernier pourtant, la police dans sa vaste patrouille de démantèlement et de destruction des zones criminogènes, de vente et de consommation des stupéfiants illicites, avait opéré dans cette école et débusqué des suspects jusque-dans les plafonds. Sauf que rien de tout cela n’a encore pu dissuader les pensionnaires et templiers de circonstance de l’école primaire Frédérico Mayor.
Avec le déplacement de la gare routière de Boulbinet par les militaires, celle-ci étant désormais face à la bourse du travail, difficile désormais de distinguer chauffeurs et consommateurs de drogue, tous ayant presque les mêmes allures vestimentaires et comportementales.
Du matin au soir, tout le long de la journée, sous le soleil comme la pluie, plus rien ne les arrête dans leur élan de vente et de consommation du chanvre indien et le Kush.
La question qui se pose à date, est bien celle de savoir, qu’en sera-t-il pour les élèves de cette école après les vacances, si rien n’est fait d’ici-là ?
DAMOCA