Rencontrer Will Smith, c’est croiser l’un des visages les plus puissants du cinéma mondial.
Mais c’est aussi échanger avec un homme curieux, ouvert, et sincèrement intéressé par l’Afrique et le Sénégal.
Les quelques mots prononcés par l’acteur en wolof sont la preuve qu’il porte déjà un regard bienveillant et affectueux sur notre pays.
Et oui, il a envie de venir.
Oui, il serait prêt à collaborer, si notre pays lui en donne les moyens et le cadre.
Cette rencontre m’a conforté dans une conviction profonde : le temps du soft power est venu.
Dans un monde de plus en plus connecté, l’image d’un pays vaut autant que ses ressources naturelles. Aujourd’hui, chaque nation se bat pour attirer les regards, les artistes, les caméras, les créateurs, car ce sont eux qui influencent les esprits et orientent les flux touristiques, économiques et symboliques.
Le Bénin de Patrice Talon l’a bien compris, en faisant de Spike Lee un ambassadeur stratégique auprès des afro-descendants.
Le Ghana en a fait autant avec Idris Elba, portant ainsi sa voix jusqu’aux capitales culturelles de la diaspora.
Pendant ce temps, le Sénégal, pionnier du rayonnement culturel africain avec le Festival mondial des arts nègres en 1966, sommeille.
Mais il n’est pas trop tard.
Cette rencontre avec Will Smith peut être le début d’une nouvelle ère, si nous savons saisir l’opportunité.
Le Sénégal peut devenir le carrefour mondial du panafricanisme culturel, un lieu où les créateurs, penseurs, cinéastes, musiciens de la diaspora viennent se ressourcer, créer et célébrer leurs racines.
Cela nécessite une volonté politique claire, une stratégie culturelle assumée, une diplomatie des arts, et un accompagnement sérieux des initiatives qui visent à vendre l’image d’un Sénégal fort, beau, créatif et accueillant.
J’en appelle ici solennellement au Président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko :
Le soft power n’est pas un luxe, c’est un levier de puissance.
C’est maintenant qu’il faut bâtir une politique culturelle d’envergure pour que le Sénégal redevienne ce qu’il a toujours été : un phare pour l’Afrique et la diaspora.
Maky Madiba Sylla cinéaste et acteur culturel