Suite à une plénière virtuelle tenue ce dimanche, les Forces Vives de Guinée ont vigoureusement dénoncé la gouvernance CNRD et des multiples violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Dans un communiqué rendu public tard dans la soirée du dimanche 10 août, les membres de cette plateforme qui regroupe des partis et des faitières de la société civile, ont annoncé une série de manifestations à partir du 5 septembre 2025 sur toute l’étendue du territoire national. Un appel à manifester qui n’enchante pas certains partis politiques. C’est le cas par exemple du PEDEN de l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté.
Si Mohamed Cissé, porte-parole du parti leur reconnait le droit de manifestation, il indique tout de même que son exercice doit être conforme à la loi.
« La manifestation est un droit reconnu par nos lois et bien encadré, de sa prise d’initiative à sa clôture. Il faudrait que l’exercice de ce droit soit conforme à la loi et que les acteurs, de part et d’autre, veillent à cette conformité. Nous rappelons encore que ce processus du référendum doit être mis à profit pour aplanir les divergences, d’autant plus que le CNRD n’est pas censé être l’adversaire de la classe sociopolitique mais un partenaire pour la réussite de la transition », a-t-il rappelé.
Mohamed Cissé ajoute que le PEDEN ne s’inscrit pas dans une dynamique de manifestations. « Notre position par rapport aux manifestations en cette période de transition est sans ambiguïté. Nous ne nous associerons pas aux manifestations de rue pour des raisons largement expliquées. Cela n’exclut pas que l’on reconnaisse le droit à ceux qui veulent en faire usage, dans les limites des lois »,
Pour le président du RGT, Ousmane Dady Camara, l’interdiction des manifestations est encore en vigueur. Et d’ailleurs, il dit ne pas comprendre les réels motifs de cette annonce.
« Officiellement, elles sont interdites. Alors, si elles parlent de manifestations au moment où la population est en campagne électorale, honnêtement, nous avons du mal à comprendre ce qu’elles veulent exactement. Sont-elles opposées à cette constitution ? Sont-elles opposées au contenu, à ces articles qui ont été largement diffusés, largement partagés, largement vulgarisés, afin que tous les Guinéens comprennent exactement ce qu’est cette nouvelle constitution, les 199 articles, les innovations ? » s’interroge Ousmane Daddy Camara
Par ailleurs, M Camara demande à ce que les politiciens privilégient le dialogue puisque c’est par cela que tout finira.
« Ils comprendront qu’il y a quelques jours à peine, le Premier ministre a informé l’opinion nationale et internationale de l’ouverture d’un prochain dialogue. Ce dialogue permettra de discuter et de trouver un consensus, une solution au problème. La manifestation n’est pas la solution à ce jour.
Au-delà de l’interdiction de cette manifestation, ce n’est pas non plus la solution, car nous reviendrons toujours à la table des négociations. Donc, si le Premier ministre a déjà annoncé un dialogue que nous allons mettre en place, il serait sage d’attendre que ce dialogue ait lieu pour que nous puissions discuter de tout cela. Et si vous n’êtes pas d’accord avec la nouvelle constitution à venir, vous devez vous défendre devant les militants et sympathisants de votre parti », a-t-il lancé.
Sursautguinee.info