Le Mouvement des Réformateurs de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a pris connaissance de la récente déclaration de Monsieur Cellou Dalein Diallo, diffusée par visioconférence à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de son courant, le samedi 16 août 2025.
Fidèle à une rhétorique désormais bien connue, Monsieur Diallo a une nouvelle fois tenté de travestir la réalité en se présentant comme le défenseur exclusif des droits et des libertés en Guinée, tout en entretenant la peur et la victimisation. Nous considérons qu’il est de notre responsabilité de rétablir la vérité et de mettre un terme à cette imposture politique.
*1. Une imposture morale et politique*
Il est pour le moins paradoxal de voir Monsieur Diallo se poser en champion de la démocratie et de la liberté, lui qui, lorsqu’il était Premier ministre, a dirigé certaines des répressions les plus brutales contre des étudiants, des syndicalistes et des manifestants pacifiques. Ce passé récent suffit à démontrer l’écart abyssal entre ses propos actuels et son véritable bilan. On ne peut se draper d’habits de justicier quand on a soi-même contribué à des pratiques liberticides.
Celui qui appelle à s’opposer contre la Nouvelle constitution a sûrement la mémoire courte. Il est le premier artisan de la violation de la constitution guinéenne en faisant campagne, avec une fougue rarement vue, pour imposer le Coudeisme. S’il l’a oublié, les Guinéens s’en souviennent comme d’aujourd’hui. N’a-t-il pas personnellement destitué des personnalités politiques et religieuses parce qu’ils les soupçonnait d’être proches de l’opposition d’alors?
Comment celui-là peut-il appeler à mobiliser contre une Constitution qui doit etre soumis au peuple en vouloir se prévaloir d’une probité morale alors qu’il a défendu la pire des politiques institutionnelles de notre pays?
*2. Une manipulation des militants*
Les discours de Monsieur Diallo reposent sur l’entretien de la peur et de la victimisation. Il instrumentalise des cas réels de souffrance ou de privation de liberté pour maintenir ses partisans sous son emprise émotionnelle. Cette stratégie de manipulation vise moins à défendre la cause des Guinéens qu’à sauver son propre destin politique, aujourd’hui compromis. C’est une fuite en avant qui sacrifie la vérité et la cohésion nationale à l’ambition personnelle.
Un responsable politique ne peut dire qu’il veut du pouvoir alors qu’il a réclamé trois fois sa victoires à la magistrature suprême sans jamais l’assumer et en large laissant délibérément a son adversaire. Que Monsieur Diallo nous dise qui, des militants morts pour une victoire sacrifiée, et lui-même serait la vraie victime. Qu’il nous dise qui a été manipulé et qui est le manipulateur?
Les militants de l’UFDG devraient savoir que le discours mille fois répété: « nous gagnerons les élections si elles sont libres et transparentes » est celui-là même qui les a berné en 2010, 2015 et 2020. Cette rengaine ne devrait plus tromper personne.
*3. Dix-huit années d’errance politique*
Depuis son accession à la tête de l’UFDG, en 2007, monsieur Diallo n’a apporté ni projet structurant, ni vision nationale crédible. Les dix-huit années qu’il a passé à la tete de direction nationale du Parti se résument en une stratégie de confrontation permanente, une ethnicisation du débat politique, et une incapacité à construire un programme alternatif solide. À force de ressasser des slogans creux et des promesses jamais tenues, il a conduit l’UFDG dans une impasse stratégique et organisationnelle sans précédent.
Il est en train d’obstruer toutes les voies pouvant faire de l’UFDG un parti national, fédérateur et rassembleur. Comment lui qui exclut à tout bout de champ, de la base au sommet, pour un oui, pour un non, peut-il se réclamer démocrate?
L’UFDG a le droit de se passer d’une personne pour se construire en tant que Parti politique et non en tant qu’instrument au service d’une tribu ou d’un clan familial qui nage dans le beurre au prix d’une escroquerie politique savamment montée près de deux décennies durant.
*4. Une incohérence flagrante*
Celui qui prétend défendre les libertés fondamentales au niveau national est le même qui a confisqué un parti politique, falsifié ses statuts et interdit toute contestation interne. Il est pour le moins contradictoire de dénoncer la dictature à l’échelle de la nation alors qu’on pratique l’autoritarisme dans son propre parti. La démocratie ne peut pas être à géométrie variable : on ne peut la réclamer aux autres et la nier à ses proches collaborateurs.
Qui exclut une voix dissidente alors qu’il n’est qu’un simple président de parti politique hésitera -t-il à couper la tête de celui le conteste quand il sera au sommet de l’Etat ? Si monsieur Dalein a une leçon de démocratie à donner, nous le prions de se l’appliquer à lui-même.
*5. L’alternative des Réformateurs*
Face à cette dérive, le Mouvement des Réformateurs de l’UFDG incarne une alternative crédible. Nous portons une vision claire :
• Restaurer la légitimité interne en respectant les statuts et les décisions de justice ;
• Réconcilier le parti avec ses militants et avec la nation, en refusant toute logique de division ;
• Offrir un véritable projet de gouvernance, basé sur la modernisation politique, la transparence et la réponse concrète aux besoins de la jeunesse, des femmes et de l’ensemble des Guinéens ;
• montrer qu’un parti politique ne se résume pas à la contestation permanente, stérile et improductive, mais qu’il peut être une source d’entente et de progrès au bénéfice de la nation.
La Guinée n’a plus besoin de prophètes de malheur en quête de revanche personnelle. Elle a besoin de leaders visionnaires, courageux et intègres, capables d’assumer la responsabilité de préparer une alternance démocratique, crédible et pacifique.
Le Mouvement des Réformateurs de l’UFDG affirme avec force que le temps de la manipulation, de la peur et de la victimisation est révolu. L’avenir appartient à ceux qui proposent, qui rassemblent au-delà d’un simple parti politique en unissant tous les Guinéens pour bâtir ensemble une nation forte, unie et prospère.
Conakry, le 16 août 2025
*Le Mouvement des Réformateurs de l’UFDG*
