Il est des vérités qu’il faut inlassablement rappeler : la sécurité de la population guinéenne n’a jamais été une priorité de l’État. L’absence de toute planification et de mesures préventives pour garantir un minimum de sécurité aux citoyens est une triste réalité. Les récentes inondations en sont une illustration parfaite.
Chaque année, à l’arrivée des grandes pluies, le même drame se répète. De nombreux quartiers de Conakry et de sa périphérie sont occupés par des habitants qui y construisent leurs maisons sans aucune supervision des services de l’État. Ces zones, souvent inondables ou insalubres, sont aménagées en l’absence totale de normes ou de contrôle.
Ce n’est que des années plus tard que l’État s’intéresse à ces lieux, non pas pour les sécuriser, mais pour y nommer un chef de quartier et, parfois, y installer l’eau et l’électricité, perçues comme de nouvelles sources de recettes.
Il faut attendre une catastrophe, des morts, des dégâts pour que l’État commence à s’intéresser au lotissement et à l’aménagement. Dans ces conditions, comment s’étonner des événements douloureux qui endeuillent notre population ?
Ces tragédies ne sont pas le fait de la fatalité. Elles sont la conséquence directe de la négligence et de l’irresponsabilité du gouvernement et de ses services déconcentrés.
Que les victimes reposent en paix. Malheureusement, d’autres drames de cette nature risquent de survenir, tant que rien ne changera.
Ibrahima Diallo FNDC