Monsieur le président du parti union des forces démocratiques de Guinée,
Cher Collègue,
En suivant hier l’exposé de votre opinion relative au contexte sociopolitique guinéen sur les réseaux sociaux, j’ai cru avoir à faire à un produit fini de l’intelligence artificielle.
Cependant, à force de le trouver partout, et de constater l’intérêt que certains lui ont porté, j’ai fini par me rendre à l’évidence. Hélas ! À partir de cet instant, je me suis résolu à m’adresser personnellement à vous, pour vous rappeler ce que vous feignez ignorer par pur opportunisme politique.
Cher Collègue Président,
L’histoire de la république de Guinée ne date pas d’aujourd’hui. Vous et votre génération sont à la fois acteurs et témoins de cette histoire qui est l’unique juge aujourd’hui. Contrairement à beaucoup d’autres guinéens, vous aviez eu la chance inouïe de faire éviter à votre patrie, tout ce que vous dénoncez sur le bout des lèvres, parce que, vous avez ministre pendant plus de dix (10) ans avant d’être fugace premier ministre.
Loin de moi toute idée de faire vous, responsable au premier degré de tous les maux dont souffre la Guinée, mais vos compatriotes eux, ont déjà su identifier les causes de vos mots. Je vous rappelle que vous avez été le seul acteur politique parmi tous, à organiser une soirée dansante « pöda » rien que pour saluer le coup de force intervenu le 5 septembre 2021. Sans oublier les appels vibrants, que vous aviez lancés sur les plateaux de médias à la communauté internationale, à soutenir les nouvelles autorités.
Cher Collègue Président,
Pensiez -vous avoir à faire à des militaires prêts à vous servir le pouvoir sur un plateau d’Emeraude ? Pensiez-vous simplement que votre heure avait sonné, sans consulter Allah?
En tout état de cause, étant volontairement loin de notre patrie pour des raisons de justice et de santé, je vous informe que l’espoir en l’avenir de la Guinée est immense.
La gestion sociopolitique des nouvelles autorités renoue avec la stabilité, l’unité et la cohésion. Certains compatriotes s’arrosent même le droit de mettre cela au compte de votre absence du pays. Surtout, lorsqu’ils constatent qu’il n’y a plus de manifestations violentes soldées par des morts d’innocents, que vous organisiez.
Heureusement qu’au plan économique, vous reconnaissez dans votre exposé les performances des nouvelles autorités. La croissance économique laquelle vous flatter, est le fruit d’une stabilité que vous n’avez jamais voulue pour votre patrie.
Cher Collègue Président,
Je suis également confus, lorsque vous confondez un régime transitoire avec une dictature. Alors que vous aviez aussi servi un régime transitoire après le décès de feu Ahmed Sekou Touré en 1984 jusqu’au multipartisme. D’ailleurs une transition qui n’a pris fin qu’après le décès de feu Général Lansana Conté. Vous m’auriez sorti de cette confusion si vous aviez reconnu avoir servi une transition ou une dictature.
Quant aux libertés d’opinion et de la presse , je vous informe aussi qu’en Guinée actuelle, elles sont respectées plus qu’hier. Les leaders d’opinion s’expriment dans le respect de la loi et, les médias fonctionnent dans le respect de l’éthique et de la déontologie. Car, la Guinée que vous avez laissée avait trop souffert du libertinage et des libertins.
Cher Collègue Président,
Je trouve très répugnant que vous vous arroser le moindre droit, de dénoncer l’accaparement des richesses par qui que ce soit dans notre pays. Vous auriez pu vous en passer pour des raisons qui font de vous un fugitif de la justice. Par conséquent, il est offusquant de l’entendre de quelqu’un qui a été accusé d’avoir liquider une compagnie aérienne. Au même moment où, vos compatriotes sollicitent également avoir des explications sur la mort de la société ferroviaire et le déterrement des rails, lorsque vous étiez aux affaires.
Cher Collègue Président,
S’il est vrai que votre l’amour pour la Guinée que vous affichez dans vos discours vous habite, la Constitution ne doit pas faire l’objet de revanche sur le CNRD. Une Constitution est temporellement au-delà des hommes, des ambitions politiques personnelles et des règlements de comptes.
Je considère que votre appel au boycott du référendum est une autre faute que vous pouvez corriger.
Permettez-moi de vous rappeler que, le référendum est une élection citoyenne, à ce titre, je vous invite à donner la chance à ceux qui croient en vous de voter en toute conscience. C’est à dire, de leur permettre de voter oui, parce qu’ils ont trouvé les dispositions bonnes ou non, parce qu’ils les ont trouvées mauvaises.
Cher Collègue Président, espérant avoir été sincère, veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués.
Par Bella Kamano,
Président du parti Union pour la Liberté et l’Emergence ( ULE).