Dans le lot des permis miniers retirés par le gouvernement guinéen en mai dernier, figure la société Axis Minerals, une filiale du groupe Oswal Global. Ne se laissant pas faire, la société indienne qui évoluait dans la zone de Boffa depuis 2013, dénonce la révocation soudaine de son permis d’exploitation de bauxite. Son fondateur, l’homme d’affaires indien Pankaj Oswal, a engagé une procédure d’arbitrage international depuis New York pour exiger son rétablissement dans ses droits.
Comme la plupart des société victimes de cette décision, c’est le 14 mai 2025 que Pankaj Oswal dit avoir appris tard la nuit cette décision de Conakry. « J’étais en train de dormir chez moi quand, vers 2 h du matin, j’ai reçu un message sur mon téléphone : ‘Notre mine est partie’. J’ai d’abord cru à une blague : ‘Quoi ? Non, non, ce n’est pas possible !’ Puis j’ai dit à ma fille, directrice générale, d’appeler immédiatement Conakry pour comprendre. Et, en réalité, c’était vrai : 51 licences minières avaient été retirées ! » rappelle-t-il chez nos confrères de RFI.
Une décision ‘’brusque’’ qui a fait des effets sur plusieurs emplois, selon le patron d’Axis Minerals. « Du jour au lendemain, nos activités se sont arrêtées. Nos 5 000 employés et sous-traitants se sont retrouvés sans travail. Nous n’avons reçu aucun avertissement préalable, aucune lettre, aucune discussion nous demandant de corriger quoi que ce soit », a-t-il regretté.
Si le gouvernement dit justifier cette mesure par le non-respect de certaines obligations, notamment la dynamique de transformation locale Axis Minéral se défend. « Mais jamais, auparavant, on ne nous avait demandé de construire une raffinerie d’alumine ou une usine en aval. »
Puisqu’en dépit des multiples correspondances, Conakry est resté sans réagir, Pankaj Oswal a décidé de saisir un tribunal d’arbitrage à New York. « Notre réclamation de dommages se chiffre à plus d’un milliard de dollars. Et c’est ce qui va faire mal à la Guinée. Je n’en ai pas envie, mais s’ils nous poussent jusque-là, je n’ai pas d’autre option que de continuer mon chemin. Et mon chemin, en tant qu’homme d’affaires, est légal, parce que je crois aux contrats », affirme-t-il.
Par cet acte des autorités de la transition, l’homme d’affaire indien trouve un contraste avec les slogans lancés par la Guinée sur le toit du monde. « La Guinée va à Washington, en Australie, en disant : ‘Venez dans notre pays’, mais elle ne donne pas la bonne image aux gens qui sont déjà là. Vous mettez dehors ceux qui ont investi chez vous et vous dites ensuite à des nouveaux de venir. Pourquoi ces nouveaux viendraient-ils si vous chassez ceux qui ont déjà investi ? Franchement, ça n’a aucun sens. D’abord, il faut protéger ceux qui ont investi dans votre pays, pas attirer du sang neuf pour, au bout de cinq ans, leur prendre aussi leurs actifs », a-t-il déploré.
Moussa SIDIBE