On le voit tous les jours et partout : l’agitation de la rue n’est pas la vérité des urnes. Les élections ne sont pas une histoire de slogans ni de démonstrations de force destinées à imposer une adhésion. Il existe une différence fondamentale entre l’illusion de la popularité et la légitimité électorale.
Aujourd’hui, on assiste à une véritable bataille d’images et à une frénésie de mobilisations forcées pour faire croire à un ralliement général et à une unanimité autour d’une candidature que beaucoup voient d’un mauvais œil. Mais à qui profite le vide créé par l’interdiction faite aux partis politiques de vaquer à leurs activités ? Qui peut croire qu’il ne puisse y avoir qu’un seul son de cloche dans un paysage politique fragmenté où toute opposition est bannie ?
Chacun sait que seuls les partisans et soutiens du pouvoir ont aujourd’hui droit de cité. Pour la plupart, il s’agit de cadres occupant des postes de responsabilité ou de prétendants à des décrets de nomination. Le pays profond et réel, lui, observe avec distance ce théâtre savamment orchestré. La résignation le dispute au désintérêt.
Pour grossir les rangs et donner le change, contre espèces sonnantes et trébuchantes, on sort les élèves des classes, on ferme les marchés, on empêche la circulation, on draine des populations des zones rurales vers les centres urbains et on fait venir des renforts de la capitale pour remplir les places publiques. Tout est mis en scène pour cultiver les apparences et fabriquer une légitimité de façade dans un concert d’intimidations.
Le taux de participation au référendum de septembre dernier, au-delà des chiffres officiels qui ne trompent personne, a montré que la majorité silencieuse n’est pas d’accord avec le processus en cours. Il démontre aussi que les partis politiques représentatifs du pays, comme l’UFDG, bien qu’exclus de la transition, demeurent solidement implantés et maîtres du terrain politique.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Aucune mobilisation, à ce jour, n’a égalé ni surpassé celles de l’UFDG. Qu’on autorise seulement une seule manifestation du parti, à Conakry ou à l’intérieur du pays, et chacun pourra mesurer la véritable force de mobilisation et la popularité des acteurs politiques.
On est tellement sûr que l’UFDG et son président, El Hadj Cellou Dalein Diallo, demeurent puissants qu’on préfère les éliminer avant même la compétition. On multiplie les prétextes pour les écarter, les disqualifier et les faire taire. Suspendre le parti, envisager de le dissoudre, exiler son président, puis l’exclure du fichier électoral pour simuler une défection de ses électeurs et un revirement de ses bastions, c’est à la fois un aveu de faiblesse et une fuite en avant.
L’UFDG demande solennellement à être autorisée à organiser librement ses meetings et rassemblements afin d’évaluer son implantation et de tester la fidélité de ses bastions. Le président Cellou Dalein Diallo appelle à des élections libres, transparentes et inclusives, auxquelles il puisse participer au même titre que tout autre candidat, avec la garantie que le CNRD ne soit ni juge ni partie, comme il s’y était engagé. Voilà le point nodal.
On ne peut pas verrouiller l’espace démocratique, empêcher toute compétition et en même temps se targuer d’une majorité. En tout état de cause, l’UFDG reste sereine et confiante. Son président, El Hadj Cellou Dalein Diallo, ne se laisse pas impressionner par la propagande ni par les fausses certitudes du pouvoir. Il connaît le sentiment intime du peuple et son choix souverain, qu’il n’a pas encore la liberté d’exprimer.
Surtout, il est convaincu que Labé, comme tout le pays, le porte dans son cœur et ne consentira jamais à un mariage politique forcé.
Le temps est le second nom de Dieu. Wait and see !
Souleymane SOUZA KONATÉ
 
			 
					













