Depuis l’indépendance de la Guinée, jamais un projet minier n’a été aussi bien négocié et encadré que le Projet Minier Simandou.
Lors de la cérémonie de remise du Programme Simandou 2040 à Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, le Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence, s’exprimant au nom du Comité stratégique de Simandou, a expliqué que la Guinée détient au minimum 15 % de participation dans le projet minier Simandou.
Il n’en fallait pas plus pour que certains internautes remettent en cause les négociations autour du projet. D’autres le comparent déjà à d’autres projets miniers, tels que la SAG ou la CBG. Pourtant, dans les faits, ces projets miniers ne sont pas les mêmes et les négociations n’ont pas étés faites dans le même contexte.
Concernant la SAG, la comparaison avec Simandou n’a pas lieu d’être, tant la différence est grande en termes d’investissement et d’infrastructures.
Le coût d’investissement de la SAG ne dépasse pas 2 milliards USD. De plus, la participation de la Guinée ne concerne que la partie minière, à hauteur de 15 %. Le projet aurifère de la SAG ne dispose ni d’un chemin de fer à double voie multi-utilisateurs, ni d’un port en eau profonde et d’un port commercial.
Pour la CBG, la stratégie de l’État à l’époque différait sensiblement de la politique et du contexte actuels. À l’époque, tout devrait appartenir à l’Etat guinéen, même si la stratégie pour y parvenir ne rapporte pas en termes de revenus. C’est ainsi que les infrastructures minières (la mine, la cité et les infrastructures connexes, le chemin de fer de 165km, et le port) ont été financées par la Guinée. À l’époque, feu le Président Ahmed Sékou Touré (paix à son âme) avait obtenu un emprunt de 650 millions USD, remboursé par l’État guinéen de 1963 à 1992. Malgré cet effort considérable, la participation guinéenne ne s’est élevée qu’à 49 %. Là encore, il n’y avait ni port en eau profonde, ni port commercial. Le chemin de fer n’a pas les mêmes distances que Simandou et n’a pas une double voie. Ces négociations avaient été menées avec beaucoup de patriotisme, et tenant compte de la politique de l’Etat et du contexte de l’époque, mais aussi, avec certaines limites liées à l’absence de référentiel, l’absence d’un cadre légal minier et à l’asymétrie d’information sur le marché, comme l’explique la théorie financière.
Le projet Simandou : un tournant historique
De nos jours, les stratégies de l’Etat ont changé. Les projets miniers sont privés et nous sommes dans un monde capitaliste. On s’intéresse plus à ce que le projet minier va rapporter au pays en terme de revenus. Nous avons des référentiels en termes de projets miniers, nous avons un code minier en vigueur, et l’asymétrie d’information est absorbée par les cabinets conseils internationaux. Je rappelle que pour les négociations sur Simandou, la Guinée a bénéficié de l’appui de trois (3) cabinets conseil lié aux aspects : Juridique, Technique et Financier.
Le Projet SIMANDOU repose sur 4 composantes majeures:
1/- Les Mines : Historiquement, le Code minier prévoyait une participation de 15 % pour l’État dans les mines, mais dans les conventions signées depuis plus de 25 ans, ces parts étaient susceptibles d’être diluées jusqu’à zéro, sans aucune garantie ni mise en œuvre effective des projets.
Sous le leadership visionnaire du Président de la République, le Général Mamadi DOUMBOUYA, la Guinée détient désormais 15 % de parts NON DILUTIVES et NON CONTRIBUTIVES (gratuites) dans toutes les mines de Simandou :
(1) Blocs 1 & 2 (Baowu et WCS)
(2) Blocs 3 & 4 (Rio Tinto et Chinalco)
2/- Les Infrastructures Ferroviaires
Grâce à la détermination du Chef de l’État, la République de Guinée détient également *15 % de parts NON DILUTIVES et NON CONTRIBUTIVES (gratuites) dans les infrastructures du chemin de fer de plus de 650 km à double voie, propriété de la Compagnie du TransGuinéen (CTG) avant la Guinée avait 0% dans les sociétés du chemin de fer.
3/- Les Infrastructures Portuaires*
La Guinée bénéficie aussi de 15 % de parts NON DILUTIVES et NON CONTRIBUTIVES (gratuites) dans les infrastructures portuaires, également détenues par la Compagnie du TransGuinéen (CTG) avant *la Guinée avait 0% dans les sociétés portuaires.
4/- L’Aciérie : Enfin, la Guinée détient *15 % de parts NON DILUTIVES et NON CONTRIBUTIVES (gratuites)* dans les infrastructures de l’aciérie, dont la construction sera achevée deux ans après la première commercialisation du minerai.
Ces infrastructures relèvent également de la Compagnie du TransGuinéen (CTG) avant il avait aucun projet de transformation locale du minerai de Simandou qui était prévu à plus forte raison de parler des études ou comment les réaliser
Au-delà de ces participations souveraines exceptionnelles:
Toutes les infrastructures de Simandou sont ouvertes à l’usage partagé :
(1) Utilisateurs multiples : d’autres projets miniers stratégiques pourront les emprunter ;
(2) Multi-usagers: elles serviront au transport de minerai, marchandises et passagers.
Aucune décision stratégique ne peut être prise au sein de la CTG sans l’accord de l’État guinéen.
En résumé
(1)-SAG : Le coût d’investissement n’atteigne pas 2 milliards USD. La Guinée a une participation gratuite seulement dans les mines de 15 % ;
(2)-CBG : Le coût d’investissement en 1960 était de 650 millions USD. C’est la Guinée qui a financé les infrastructures minières lui donnant droit a une participation de 49 % ;
(3) – Projet Minier Simandou : Le coût d’investissement est de 20 milliards USD. La Guinée a une participation gratuite de 15% dans les mines, 15% dans le chemin de fer à double voie, multi-utilisateurs et 15% dans le port (port en eau profonde et port commercial).
En termes de revenus miniers, l’ensemble des projets actuellement en production en Guinée génère un revenu annuel d’environ 1,3 milliard USD.
À lui seul, le projet minier Simandou, une fois en pleine production, devrait rapporter plus de 2 milliards USD par an. Ainsi, grâce à la réussite des négociations autour du projet Simandou, les revenus miniers annuels de la Guinée seront pratiquement triplés.
Parallèlement à ce projet, le Programme Simandou 2040 constitue une véritable vision de développement à long terme pour la Guinée, avec un horizon fixé à l’année 2040. Il s’agit d’un programme de développement socio-économique durable et responsable, couvrant l’ensemble du territoire national sur une période de 15 ans.
Ce programme intègre les aspirations profondes du peuple guinéen en matière de développement durable, d’équité et de responsabilité sociale. C’est une première dans l’histoire du pays qu’un projet minier soit directement lié à un programme national de développement, garantissant que les revenus issus des ressources naturelles contribuent réellement au bien-être collectif et à la transformation économique durable de la Guinée.
Sur ce, disons :
MERCI au Chef de l’Etat, son Excellence le Général Mamadi Doumbouya pour sa vision et son leadership ;
Merci au Ministre Directeur de cabinet de la Présidence, Président du Comité Stratégique de Simandou, M. Djiba Diakite et à l’ensemble des membres du comité pour le travail abattu, leur patriotisme et leur loyauté envers la République pendant les négociations.
Ibrahima Kalil Keita
DG des Projets Miniers














