Depuis quelques heures, les débats dits sur Tierno Monenembo et Sékou Touré sont en train de prendre des tournures dont il faut craindre les conséquences.
L’heure n’est pas au réveil du démons du communautarisme ou de l’ethnocentrisme. Sékou Touré et Tierno Monenembo, dès lors qu’ils ont atteint le niveau qu’ils ont atteint dans leur vie, chacun dans son domaine, ont cessé d’appartenir à leur seule famille, ethnie ou communauté. Ils sont devenus des symboles de la République de Guinée, des patrimoines nationaux dont l’invocation simple des noms doit chatoyer notre orgueil, notre fierté d’appartenir à la même nation qui est la Guinée.
Aujourd’hui, personne ne sort gagnant des invectives nourries de haine impliquant des communautés qui, dans un passé très récent sont arrivées au pire, chose qui a entamé le vivre ensemble en Guinée.
Nous sommes en transition et ce que je rappelle a eu ses débuts dans une autre transition et nul n’a intérêt à ce que l’histoire se répète et vienne déjouer tous les pronostics d’un avenir guinéen où un seul peuple, celui guinéen qui s’exprime et non des groupes ethniques.
Les mots sont certes les mots, avec un bénéfice du doute, croyons à la volonté d’unir les guinéens autour d’un idéal commun prôné par le Général Mamadi Doumbouya, le 5 septembre 2021. D’aucuns diront, à juste raison qu’il y a désormais un grand écart entre les dires et les faits. Oui ! chacun peut avoir ses raisons et c’est légitime, mais c’est à chacun de nous, individuellement et collectivement pris, de donner corps et âme à la promesse, quoique fallacieuse pour d’autres.
Aujourd’hui, rien, ni aucun intérêt égoïste encore moins une volonté de plaire à un homme ou un groupe d’hommes ne doit nous inciter à nous dresser les uns contre les autres. Dans une proportion, les choses peuvent nous paraitre banales sur les réseaux sociaux, mais attention, les petits MOTS sur Facebook, Tik Tok, Instagram, entre autres peuvent engendrer des grands MAUX qui mettent en péril, l’unité que chacun de nous rêve de construire, consolider et pérenniser pour le bonheur des générations futures.
Le débat sur Tierno Monenembo et le camarade Ahmed Sékou Touré n’a pas droit d’être soutenu et laissé continuer par les autorités. La fin de la partie doit être siffler, à moins que cela n’arrange les tenants du pouvoir. Non, je n’ose pas y croire après tout ce que j’ai entendu le 5 septembre et les jours suivants.
Sékou Touré et Tierno Monenembo, loin de moi l’idée d’une étude comparative entre les deux hommes, mais qui est aujourd’hui capable de retirer à l’un ou l’autre l’originalité guinéenne ? Quoique cela plaise à Paul ou déplaise à Pierre, les deux demeurent notre identité à l’international. Parler de Sékou Touré, c’est parler de la Guinée. Parler aussi de Monenembo, c’est parler de la Guinée. Si le premier a marqué son temps dans un domaine plus large qui l’expose encore à des appréciations selon le pan de l’histoire qui le concerne, le second aussi marque son domaine d’écrivain dont la plume est aussi appréciée en fonction des positions, ce qui dénote de la beauté de la dialectique.
Que personne ne tire sur la ficèle pour dresser les ethnies et communautés les unes contre les autres. Aux autorités, je le dis encore de siffler la fin !
Bon Ramadan et Carême et toutes et tous !
DAMOCA