Suite aux instructions du chef de l’Etat lors de son adresse à la nation en décembre 2024, les travaux du comité des experts pour la relecture finale de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, ont été lancés ce jeudi 6 mars 2025 à Conakry.
Le comité est composé de spécialistes du Droit, de l’Économie, de la Sociologie, de l’Anthropologie entre autres. Sa composition a été présentée aux membres du CNRD, aux médias et aux conseillers de l’institution législative de la Transition.
Un panel d’experts nationaux, c’est bien ce qu’a demandé le président pour travailler sur la nouvelle Constitution qui sera ensuite soumis au référendum. Ainsi mis en place, ce comité va exécuter un travail minutieux et rigoureux.
Pour le ministre secrétaire général de la présidence, « cette démarche, en parfaite adéquation avec la vision du président de la République qui vise à doter notre pays d’une constitution, non seulement, qui nous ressemble mais aussi qui nous rassemble », a indiqué le général Amara Camara.
Une occasion pour lui de rendre hommage à l’ensemble des conseillers nationaux et à tous les acteurs « qui ont investi temps et énergie dans ce travail colossale. Votre engagement et votre dévouement envers notre nation sont à saluer et mérite notre plus grande reconnaissance. Vous avez preuve d’une détermination remarquable, d’une volonté inébranlable de forger un avenir meilleur pour notre pays ».
Quant au garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, il a rappelé que « l’histoire récente de notre pays a démontré que l’élaboration d’une constitution ne peut se limiter à une simple formalité juridique ou institutionnelle. Trop souvent, les textes fondamentaux de notre République ont été élaborés sans une adhésion véritable du peuple. Ce qui a conduit à maintes reprises à des crises de légitimité et d’instabilité. Là, nous faisons face à un exercice inédit inclusif et participatif. Ce projet constitutionnel diffère profondément des précédents car, il est le fruit d’un effort collectif sans précédent pour toutes les couches sociales et forces vives de la nation ont été consultées », rappelé Yaya Kairaba Kaba.
« La constitution n’est pas qu’un problème de régulation des relations entre les entités politiques et entre les institutions. C’est aussi elle qui garantit les relations entre les citoyens, les institutions, les relations entre les pouvoirs et l’équilibre entre les pouvoirs », selon le Président du Conseil National de Transition. Et d’ajouter que « c’est aussi le creuset de toutes les garanties en matière de droits et libertés fondamentaux. C’est pourquoi nous avons pensé également à ceux qui ont des connaissances en matière de finances publiques, parce que la constitution régule naturellement la gestion des finances publiques dans un pays, à travers des dispositions pertinentes qui touchent la politique budgétaire qui est l’élaboration, la solution et l’adoption mais aussi le contrôle de l’application de la loi de finance. C’est pourquoi, nous avons dans cette salle également, monsieur Amadou Sylla, ancien directeur général du budget, ancien directeur général du trésor, toutes ces connaissances nationales permettront de regarder les mécaniques qu’on a mis en place pour assurer un processus budgétaire transparent qui prend en compte les connaissances les plus récentes en matière de gestion des finances publiques », a précisé Dr Dansa Kourouma.
Le choix ne s’est pas arrêté là. « La constitution exige aussi une connaissance approfondie des textes juridiques. Des magistrats qui sont des praticiens de droit, ceux qui ont la charge d’interpréter nos textes juridiques, nous avons pensé à ceux parmi eux qui ont des connaissances réelles en la matière. C’est pourquoi vous avez aussi dans la salle, un ancien premier président de la cour suprême, qui n’est plus à présenter, monsieur Mamadou Sylla dont tout le monde connait la rigueur, l’intégrité, c’est une manière aussi de lui rendre hommage pour les services qu’il a rendu à la nation. Le président de la République a été clair, un panel d’experts nationaux, des experts guinéens qui connaissent les réalités de la Guinée qui vont travailler sur cette constitution », a-t-il détaillé.
DAMOCA