Les avocats de Dr Ibrahima Kassory Fofana ont animé un point de presse ce vendredi à Conakry. Contrairement aux précédentes rencontres avec la presse, ce vendredi, c’est Me Dinah Sampil seul qui s’est adressé aux hommes de médias. La rencontre avait pour entre autres objectifs, répondre aux commentaires du procureur spécial près la CRIEF après le prononcé du verdict dans le dossier et apporter quelques lumières aux zones d’ombre.
Ibrahima Kassory Fofana a-t-il, par mauvaise foi, refusé de comparaitre comme l’a insinué le procureur spécial ?
« Elle est légère en ce sens que chacun sait que Kassory n’est pas allé à la clinique Pasteur de lui-même. C’est suite à une crise qu’il a piquée au niveau de la maison centrale de Conakry et qui a nécessité son évacuation. Les diagnostics posés à ce niveau ont révélé qu’il souffre de mal dont le traitement ne peut pas être administré en République de Guinée faute de spécialistes et d’équipements adéquats à cet effet. Huit rapports médicaux ont été produits pour dire que Kassory est malade au point qu’il ne peut ni s’asseoir, encore moins se tenir debout. Alors, comment un magistrat, avec tout le respect, la considération et l’objectivité qui accompagnent cette qualité, peut affirmer qu’un tel prévenu a refusé de venir ? », s’est-il interrogé avant d’ajouter.
1- Des huit (8) rapports médicaux dont la CRIEF a été saisie sur l’incapacité physique de notre client à se présenter y compris le rapport de contre expertise établi par les médecins du CHU de Donka, expressément mandaté par la CRIEF elle-même.
2- C’est au vu de ces rapports et à la suite du transport judiciaire de la Cour elle-même auprès du prévenu malade, que celle-ci a pris la décision du 13 décembre dernier autorisant son transfert dans un centre spécialisé.
Dans ces conditions, a-t-il ajouté, « il n’est pas juste d’affirmer qu’il y a eu refus de comparaître. D’ailleurs le refus de comparaître ne justifie pas la culpabilité », a-t-il conclu la partie.
A la condamnation de l’ancien premier ministre le 25 février dernier par la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières a condamné pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, le procureur spécial s’était réjoui de cette décision. Aly Touré avait affirmé que c’est un motif de satisfaction pour son parquet parce que l’ex premier ministre a été reconnu coupable de toutes les infractions pour lesquelles il était poursuivi.
Une réjouissance qui ne réjouit pas l’avocat conseil de Kassory Fofana. Il réagira d’ailleurs ces termes.
« J’ai retenu personnellement qu’il a regretté le fait que ce ne soit que 5 ans d’après les termes, qui soient prononcés contre notre client. Ce qui me fait penser que si la Guinée disposait du dispositif de la guillotine, M. le procureur spécial n’aurait pas hésité un seul instant à envoyer M. Kassory Fofana à cette machine de destruction vitale », a-t-il répliqué.
Sur l’accusation pour détournement de 15 milliards de Francs guinéens du MAMRI, Me Dianh Sampil croit dur comme fer, qu’il n’y a pas eu détournement de ce montant.
Moussa SIDIBE