Ibrahim Diallo, responsable des opérations du Front National pour la Défense de la Constitution, une des rares voix qui s’élèvent aujourd’hui contre la conduite de la transition de cette entité, était à nouveau sur le plateau de France 24 ce lundi. Aujourd’hui, il ne semble plus avoir grand espoir quant au retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Pour lui, « c’est le renforcement du pouvoir autoritaire de junte » qui est en cours en Guinée.
« Comme vous le savez, la transition qui était perçue au départ comme un processus normal et régulier pour le retour à l’ordre constitutionnel s’est progressivement transformé en une confiscation du pouvoir. Nous constatons aujourd’hui en Guinée, la majorité de la population qui est en opposition avec la junte vie dans la terreur. Il y a des médias qui sont fermés, des citoyens qui ne peuvent pas s’exprimer librement, au risque d’aller en prison ou d’être victime de disparition forcée. Nous avons également des partis politiques qu’on dissout, et qu’on interdise les activités politiques sur le terrain », a-t-il entamé.
Contrairement à l’assurance donnée récemment par le premier ministre, Amadou Oury Bah, Ibrahim Diallo ne croie à la tenue d’aucune élection cette année en République de Guinée. Cela, il rappelle les promesses non tenues du président lui-même lors de son discours de nouvel an.
« Le président de la transition, lors de son adresse à la nation avait déclaré que les activités politiques sont libres maintenant sur l’ensemble du territoire national, mais fort malheureusement, les manifestations sont interdites lorsqu’il s’agit du FNDC et de l’opposition ou encore des citoyens opposés à la junte au pouvoir. Parallèlement, il y a tous les jours les partisans de la junte qui sont dans les rues à Conakry et à l’intérieur du pays et qui sont encadrés par la junte, les policiers et les gendarmes pour faire la propagande à l’effet d’accompagner la candidature de Mamadi Doumbouya ».
Ce qui n’est pas le cas pour les voix dissidentes, a dit le responsable des opérations du FNDC. « L’opposition et le FNDC ne peuvent pas du tout faire campagne en Guinée, les manifestations sont interdites depuis le mois de mai 2022. Personne ne peut manifester en Guinée si vous êtes opposés à la junte au pouvoir. Donc toutes les manifestations qu’on organise se soldent par des morts et des blessés, des citoyens qui sont parfois envoyés en prison très malheureusement ».
Sursautguinée