Depuis l’enlèvement de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, les soutiens se multiplient pour dénoncer cet acte ‘’barbare’’ qu’à subie Me Mohamed Traoré. Ce Mardi matin 24 juin 2025, une délégation du Syndicat des Professionnels de la Presse Guinéenne (SPPG) s’est rendue au barreau de Guinée pour exprimer son soutien et sa solidarité après l’enlèvement du bâtonnier Me Mohamed Traoré. « Comme nous l’avons dit dans la salle ou dans le bureau de Maître Gabriel, nous sommes venus ce matin apporter notre soutien au barreau de Guinée, lui exprimer notre solidarité, la solidarité de toute la presse guinéenne par rapport à ce qui est arrivé au bâtonnier maître Mohamed Traoré », a déclaré Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG.
Les professionnels des médias ont condamné fermement cet acte, rappelant le rôle essentiel des avocats dans la démocratie et l’Etat de droit. « Un avocat ne mérite pas un tel traitement parce qu’un avocat, c’est une lumière qu’on ne doit pas essayer d’éteindre. Le barreau est un pilier de la démocratie. Même quand tout le monde se tait, les avocats doivent continuer à s’exprimer », a-t-il ajouté.
Le SPPG a également souligné que la violence n’est pas une réponse face aux divergences d’opinion. « Si on n’est pas d’accord avec un avocat, on doit utiliser la parole pour le faire savoir. Leur arme, c’est la parole, pas les coups. Ceux qui ont agi ainsi n’ont rendu service ni à la population, ni à l’État, ni même à eux-mêmes, car tout le monde a besoin d’avocats un jour ou l’autre ».
Le barreau de Guinée a salué cette marque de soutien. Me Faya Gabriel Kamano, bâtonnier par intérim, a exprimé sa gratitude : « Le barreau est très content de recevoir la visite du secrétaire général de la presse. Nous savons que, malgré quelques divergences, nous partageons les mêmes objectifs : la promotion de l’Etat de droit et des libertés individuelles ».
Il a également rappelé que cet acte visait non seulement le bâtonnier Traoré, mais l’ensemble des avocats, en Guinée et dans le monde. « Depuis cet événement, nous avons reçu des messages de solidarité de tous les barreaux du monde. Nous remercions aussi les diplomates et la presse, qui nous ont permis d’être entendus ».
Me Kamano a déploré l’attitude des autorités judiciaires, qui ont ignoré les avocats lors de leurs démarches. « Peut-être qu’aujourd’hui nous sommes incompris, mais demain, ils comprendront l’importance des avocats dans la justice. Aujourd’hui, les cours et tribunaux sont vides, comme des cimetières ».
Le SPPG et le barreau restent unis pour défendre la liberté d’expression et le respect des droits, rappelant que sans justice indépendante, aucune démocratie ne peut prospérer.
Mohamed Junior Diallo